Communication
Plan.Net, l’agence digitale de House of Communication France, a profité de la pandémie pour réduire la voilure au bénéfice d’un modèle privilégiant le conseil stratégique et le sur-mesure.

La crise sanitaire a causé des dégâts. En faisant chuter les investissements des marques durant de longs mois, celle-ci a entraîné dans son austère sillage des agences parfois totalement démunies. Mais elle aura parallèlement permis à nombre d’entre elles de mettre au clair leur modèle, la pandémie ayant donné le temps de procéder à une introspection salutaire. Plan.Net France, l’agence digitale de House of Communication (ex-Serviceplan) dans l’Hexagone, ne fait pas exception à la règle. « Passée cette sidération des annonceurs, dont beaucoup ont brutalement coupé le robinet, la crise a permis d’acter certains changements structurels que l’on pressentait », confirme Pierre-Emmanuel Muller, son directeur général.

Unification à l’œuvre

« L’agence a plus de 20 ans et a opté ces dernières années pour un positionnement d’agence digitale intégrée qui, s’il reste pertinent, a été adapté pour répondre aux attentes actuelles des clients », synthétise-t-il. À commencer par une réduction de voilure devenue « nécessaire » dans un environnement très changeant. Car dans le digital, peut-être plus qu’ailleurs, la vérité d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier ni de demain. De 45 salariés fin 2018, l’agence, qui compte parmi ses clients structurants La Banque Postale, Gefco, Keolis ou Danone, s’appuie désormais sur une trentaine de collaborateurs seulement, faisant appel à divers spécialistes indépendants et aux forces vives du groupe international selon la nature des projets. « Il y a trois raisons à cela. D’abord, l’accélération des expertises digitales chez les clients majeurs, qui internalisent des contingents de créatifs et de développeurs que nous n’avons plus forcément intérêt à conserver au sein de l’agence. La deuxième, intrinsèquement liée, réside dans la capacité à s’appuyer sur des intervenants extérieurs de même que sur les hubs du groupe situés en Inde, en Pologne ou aux Pays-Bas pour ce qui relève du volet digital », développe-t-il quant à une unification voulue par le groupe allemand après des années de franche autonomie pour ses agences. « Enfin, la troisième part d’un constat simple. On ne peut pas survivre dans ce milieu en tant que simple exécutant car nous faisons face aux SSII ou à d’autres acteurs nettement moins coûteux », pointe le directeur général. D’où une question centrale : quelles solutions adopter pour sortir du lot et rester économiquement compétitif ?

Artisanat digital

À en croire Pierre-Emmanuel Muller, le secret serait de privilégier le sur-mesure et ainsi les prestations à haute valeur ajoutée. Preuves à l’appui. « L’appel d’offres de la Cnil remporté récemment par l’agence l’a été car nous avons développé une offre spéciale pour y répondre. The Marcom Engine, groupement à qui le groupe BMW a confié l’ensemble de sa communication en Europe et pour lequel l’agence pilote les marques BMW et Mini en France, est également un bon exemple de la nécessité d’un conseil stratégique, d’un background technique et d’un pilotage projet de haut niveau », estime-t-il en écho à une « approche quasiment artisanale ». Des convictions que la crise a renforcées.

Chiffres clés

20 Nombre de clients actifs de l’agence

3,5 millions d’euros Chiffre d’affaires annuel 2020-2021 (exercice décalé)

5 millions d’euros Chiffre d’affaires annuel prévisionnel 2021-2022 (exercice décalé)

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