À l’occasion de la 13e édition de la Journée Agences Ouvertes (JAO), plus de 80 agences ouvrent leurs portes aux étudiants. Avec une nouveauté cette année, la participation de cinq réseaux d’agences médias. Interview croisée des co-organisateurs de cette JAO, Élodie Courreau, déléguée générale de l’UDECAM et Hervé Brasselet, coprésident de Parties Prenantes et président délégation corporate de l’AACC.

Pour la première fois, l’UDECAM se joint à l’opération des JAO. Pourquoi ?

Élodie Courreau : L’UDECAM a toujours été co-organisatrice de la JAO, mais depuis ma nomination à l’été 2022, j’ai voulu partir d’une page blanche et il m’a semblé que ce projet était incontournable. Il y a une grande méconnaissance de nos métiers, c’est notre rôle de les démystifier. Ainsi, six entités d’agences médias ont rejoint le mouvement dont GroupM, Cospirit Media, Havas Media, Publicis Media, IPG Mediabrands et Values.Media.

Sur quoi portera le thème de cette 13e édition ?

Hervé Brasselet : Cette année, nous souhaitions développer l’attractivité auprès des jeunes, derrière nos perceptions quelle est la réalité en agence. Pendant les JAO, c’est un peu l’auberge espagnole où chacune des agences va jouer sa propre musique, en offrant des expériences différentes avec des philosophies différentes.

E.C. : Il y a deux sujets derrière ce thème, la rétention des jeunes talents par les agences et l’attractivité dont elles doivent faire preuve. Il faut continuer à éduquer sur le sujet. Avec l’UDECAM, nous allons d’ailleurs faire des tournées en école sous la forme de masterclass pour parler aux jeunes de nos métiers.

Quels types d’activations peut-on espérer voir au sein des agences ?

E.C. : De ce que j’ai pu voir les agences médias ont joué le jeu et à en croire le programme annoncé, Publicis Media a déjà mis la barre très haute, notamment au niveau des conférences ! De manière générale, les agences médias veulent montrer à quoi se résument leurs métiers, et quels sont leur plus-value. Certaines agences font aussi du décryptage de campagne média avec notamment le cas de brand content de McDonald’s dans la série Emily in Paris. Il y aura aussi des conférences portant sur les sujets de diversité, d’inclusion et d’écoresponsabilité.

H.B. : Chez Parties Prenantes par exemple, nous avons invité trois promos d’écoles à venir au sein de notre agence, et nous leur proposons des briefs à trous, ce sont de vrais briefs clients sur lesquels on a déjà travaillé, et on leur demande de le transformer en brief idéal. C’est assez sympa puisque ces promos, nos salariés en sortaient quelques années auparavant, c’est comme se regarder dans un miroir.

Sur quels sujets les agences doivent évoluer pour espérer continuer à créer de l’attractivité auprès des jeunes justement ?

E.C. : Dans les sondages, le métier de publicitaire n’est pas le plus apprécié. Il y a des préjugés qui persistent sur nos métiers notamment sur l’écoresponsabilité. J’ai vu des personnes décrier l’affichage mais l’Union de la Publicité Extérieure (UPE) a sorti une étude affirmant que c’était le média le plus responsable et le moins polluant. Concernant la charge de travail imputé, même si nous avons métier qui est très soutenu, les agences ont eu une grosse prise de conscience suite au covid, elles ont compris l’importance du bien-être des collaborateurs et d’un plus juste équilibre entre la vie pro et perso.

H.B. : La question qu’il faut se poser est comment est-ce que l’idée créative peut-elle être au service du changement ? Le thème de cette année, c’est justement cette diversité d’appréhender un métier qui a de multiples facettes. Certes nous ne sommes pas exemplaires, mais nous ne sommes pas mauvais. Le monde des agences est en pleine transformation, nous ne travaillons pas avec les mêmes profils qu’il y a cinq ou dix ans. Il faut expliquer aux jeunes cette mutation et comment ils peuvent nous aider. Un jeune sera plus inquiet d’intégrer une entreprise qui ne bougera pas et non l’inverse. L’agence n’est pas un monde fermé, au contraire c’est un accélérateur d’expérience.

E.C. : Finalement, la JAO est un peu le point de départ pour que les étudiants comprennent que la pub peut enfin changer le monde et nous leurs demandons de nous aider à créer une pub plus responsable, plus éthique, avec plus de diversité et d’inclusion.

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