Agences

À l’image de la plupart de ses rivaux, le groupe français enregistre des résultats 2021 en fort rebond. Mais la guerre en Ukraine pourrait affecter cette embellie.

Après Publicis, WPP, Omnicom ou Dentsu, le groupe Havas (Vivendi) dévoile à son tour des résultats 2021 en fort rebond, conséquences de la crise sanitaire obligent. Le groupe français affiche une croissance organique de 10,4 % sur un an avec un chiffre d’affaires de 2,34 milliards d’euros, un total nettement supérieur à 2020 (+10,8 % à taux de change et périmètre constant) et quasiment comparable à celui enregistré en 2019 (2,38 milliards). Dans le même temps, le groupe présidé par Yannick Bolloré, qui a connu une accélération de son activité au cours des deux derniers trimestres, affiche un revenu net de 2,24 milliards. Soit un total proche de celui de 2019 (2,26 milliards).

À fin décembre 2021, l’EBITA atteint 239 millions d’euros, contre 121 millions d’euros en 2020 et 225 millions d’euros en 2019. « Ces indicateurs confirment que nous sommes en avance sur nos prévisions initiales, qui consistaient à retrouver un niveau d’activité comparable à celui de 2019 à horizon 2022. Nous avons finalement presque retrouvé le niveau d’avant-crise dès 2021, avec une profitabilité supérieure », synthétise Yannick Bolloré.

Année record pour les prix créatifs

Dans le détail, toutes les zones géographiques ont contribué à ce renouveau et enregistrent de solides performances organiques, soutenues par l’ensemble des divisions (création, média et communication santé). L’Amérique du Nord et l’Europe sont les contributeurs les plus importants tandis que L’Asie-Pacifique et l’Amérique Latine affichent des performances qualifiées de « très satisfaisantes » dans un communiqué.

Le groupe a par ailleurs poursuivi l’an passé sa politique d’acquisitions ciblées en réalisant quatre prises de participation majoritaires avec BLKJ (agence créative à Singapour), Agence Verte (communication RSE en France), Nohup (customer experience en Italie) et Raison de Santé (agence de communication santé en France). Autre enseignement notable : Havas a connu une année record sur le plan des récompenses créatives. À commencer par le festival international des Cannes Lions, au terme duquel les agences du groupe ont remporté pas moins de 38 Lions, portées par la campagne « Crocodile Inside » de BETC Paris pour Lacoste qui s’est notamment vue décerner le Grand Prix dans la catégorie Film.

Répercussions économiques

Reste que les perspectives pour sont forcément moins favorables et s’avèrent même à date très périlleuses. Alors que le groupe Havas, comme l’ensemble de l’industrie, pensait voir le bout du tunnel après deux ans de perturbations liées à la crise sanitaire, la guerre en Ukraine pourrait rapidement changer la donne. « C’est une situation très complexe, d’autant plus que le groupe Havas comme Vivendi, par l’intermédiaire de Gameloft, sont directement touchés par les événements avec plusieurs centaines de salariés en Ukraine », rappelle le dirigeant, qui tient à souligner « l’élan de solidarité et de générosité au sein du groupe pour leur venir en aide ».

Tandis que les boycotts de multinationales se multiplient, une chose est sûre : « les répercussions économiques sont particulièrement difficiles à anticiper ». Sans même évoquer la « possibilité d’un conflit qui s’étende au-delà de l’Ukraine », avertit Yannick Bolloré. Autrement dit, le début d’année 2022 s’annonce à haut risque.

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