Réalité virtuelle

À tout juste trente ans, Kevin Soler a développé, en douze ans, un groupe de VR au prisme RH qui se positionne sur le métavers. 

Kevin Soler est un jeune homme pressé. Âgé d’à peine 19 ans, alors qu’il se trouve en Australie dans le cadre de ses études de commerce à l’ESC Troyes, il est chassé par Google, qui cherche un directeur commercial. Il restera un an à Sydney. « Mais au fond de moi, j’ai toujours su que j'étais davantage fait pour monter ma boîte. »

Depuis douze ans, Kevin Soler dirige le groupe Virteem, basé à Sophia Antipolis. « Aujourd’hui, on parle énormément de métavers, mais depuis le départ, nous sommes positionnés sur les environnements immersifs : VR, visites virtuelles… ». Il y a encore quelques temps, le groupe était dénommé VIP 360, mais vient de se rebaptiser Virteem, «un rebranding qui parachève notre orientation sur le métaverse». Aujourd’hui, le groupe emploie 60 personnes et est, en plus du Sud de la France, implanté en Suisse, dans les DOM-TOM et à Monaco. « Nous avons commencé à mailler tout le territoire avec à date 17 agences. »

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Le groupe de marketing digital ne cesse d’affirmer sa spécialisation VR à 360°. Avec un fort prisme ressources humaines. « Nous couvrons tous les sujets RH, des plateformes d’onboarding virtualisés des collaborateurs aux entretiens virtuels ou encore à l’événementiel interne. »

L’activité de Virteem se décompose donc, dans l’ordre, entre RH, écoles (via la virtualisation de journées portes ouvertes, par exemple), une partie plus industrielle avec la virtualisation de chaînes de production, le tourisme, puis enfin « le retail, avec beaucoup de belles marques, qui représente, pour l’heure, une part de notre CA moins importante. Ce qui évolue le plus vite, ce sont les RH avec des offres de recrutement adaptées à des générations nouvelles, la nécessité de développer de nouveaux outils pour le travail en “remote”, des démonstrations en VR des philosophies d’entreprise… Ainsi, Novartis nous a demandé de créer un pseudo-métavers, via une galerie d’art qui donnait à voir, notamment, des portraits de tous les collaborateurs. » 

Pour l’heure, Kevin Soler, qui garde pour lui son chiffre d’affaires mais assure « une croissance de 100 % par an », n’a pas cédé aux sirènes des levées de fonds. « Notre groupe est autofinancé et j’en suis le seul investisseur. Nous faisons de la croissance externe, mais pas avec la même ampleur que si nous avions levé 5 millions d’euros… C’est un peu comme de prendre un crédit à la banque ; je lèverai des fonds une fois que j’estimerai que nous avons déjà assez d’argent… »

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À tout juste 30 ans, Kevin Soler est en phase d’écriture d’un livre sur son parcours, nourrie par son expérience parallèle de sportif de haut niveau : il a été six fois champion du monde de street workout (entraînement de rue, sport à mi-chemin entre la gymnastique et la musculation). « Cette discipline oblige à challenger le statu quo tous les jours. » Pour l’heure, Kevin Soler recrute une dizaine de personnes : des intégrateurs unity 3D, des développeurs, des responsables growth marketing, notamment.

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