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Isoskèle, l’agence de marketing technologique de La Poste, a signé deux gros achats en quelques mois. Après TimeOne cet été, elle intègre la structure dédiée au SEO, Cybercité. Elle emploie désormais 450 personnes et vise les 100 millions d’euros de CA en 2025.

Quand Manuela Pacaud, la directrice générale d’Isoskèle, a présenté sa feuille de route en 2019 pour lancer le projet, l’essentiel du défi consistait à faire travailler ensemble des métiers différents. L’agence réunissait les cinq services de marketing de la Poste, et voulait créer une offre qui associait parfaitement data, créa et technologie. « Deux ans et demi plus tard, nous avons obtenu 51 prix dans toutes les catégories d’expertise : omnicanalité, utilisation de la donnée, création… », s’enthousiasme Olivier Bouas-Laurent, DGA en charge des stratégies et de la création pour la structure. Cet été, Isoskèle s’est offert le spécialiste de l’acquisition média TimeOne. « Désormais, nous intégrons le savoir-faire de la performance dès la création des campagnes. Nous nous situons bien au-dessus des standards du marché dans le mélange des disciplines », assure le DGA.

Ne pas être autocentré. Les équipes ont particulièrement soigné l’organisation et la culture d’entreprise. « C’est à la fois une méthode de travail et une culture. Cela ne se réalise pas du premier coup, tempère Manuela Pacaud. Il faut que les experts techniques acceptent de s’intéresser à la capacité émotionnelle du contenu, et que les créatifs acceptent de réaliser parfois 67 déclinaisons de leurs créations pour l’AB testing. Il faut convaincre tout le monde de ne pas être autocentré. » Pour cela, Isokèle a conservé son organisation en différentes structures verticales, toutes spécialisées en une expertise donnée. « Chacune a son domaine et est focalisée sur la création de valeur. Elles doivent développer leur business en direct avec leurs clients. Ce sont quasiment des sociétés à l’intérieur de la société », décrit Manuel Pacaud.

Business architects. S’ajoute à cela une structure transverse, composée de « business architects » qui orchestrent tout le monde selon les projets. « Leur rôle est de fluidifier les interactions et de mettre en place des processus d’Open Innovation, sans relation hiérarchique, insiste-t-elle. Cette forte capacité à travailler en multi-expertise permet de délivrer à nos clients des projets pertinents dans de nombreux domaines. » Mais cette culture se développe aussi en RH. « Ce sont des critères que l’on regarde et que l’on valorise, ajoute Olivier Bouas-Laurent. L’ouverture d’esprit, la curiosité des métiers des autres. Avec des indicateurs de créativité dans les pôles de performance et l’inverse dans le pôle de création. »

Isoskèle vise de rentrer dans le top 5 des agences d’ici 2025. Pour cela, elle n’hésite pas à faire de la croissance externe. « Nous venons de racheter Cybercité, spécialisée dans le search. C’est une brique métier stratégique pour couvrir toutes les étapes du parcours client », pointe Manuela Pacaud. « Née en 1999, elle n’a connu que la croissance et la rentabilité depuis sa création », affirme Nicolas Claraz, président et cofondateur de l’agence basée à Lyon. Entre SEO et SEA, elle dispose de plusieurs briques métiers pour le marketing digitale et même le social. « Notre vision converge avec celle d’Isoskèle. Sur celle de l’appréhension globale du parcours client, et la nécessité de faire parler la data avant de réfléchir », ajoute-t-il. Une famille faite pour s’entendre.

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