Agence digitale

Un an et demi après avoir quitté la direction de We Are Social France, Sandrine Plasseraud renoue avec la communication en rejoignant The Seventh House comme associée. Elle détaille les raisons de ce choix. 

Pourquoi avoir quitté vos fonctions début 2021 alors que We Are Social France est un peu votre « bébé » ? 

Cette volonté de couper était assumée. Cela faisait 11 ans que je dirigeais We Are Social France et plus largement 13 ans de bons et loyaux services effectués au sein du groupe We Are Social. J’ai vu cette agence grandir, se construire, se développer, gagner des clients, remporter des prix et devenir une référence en matière de social media. Mais au-delà de la dimension prise par l’agence, qui implique un travail de management démultiplié, la crise sanitaire a été épuisante. J’ai fait en sorte de maintenir l’agence à flot en dépit du contexte - ce dont je suis fière - mais il était temps pour moi de passer à autre chose.  

Avez-vous pensé à changer de direction professionnelle ? 

La question s’est posée effectivement. J’ai reçu un certain nombre de sollicitations, notamment pour intégrer l’univers des startups et des fonds d’investissement, dans lequel je baigne depuis déjà quelques années en tant qu’angel investor chez Magma App, Agricool, mobile.club et The Source. L’idée aurait été de me consacrer plus spécifiquement à des projets de croissance, un peu comme ce que j’ai fait avec We Are Social dans l’Hexagone finalement. S’est aussi posée la question de passer côté annonceur, une situation que je connais pour avoir passé près de 10 ans chez Renault en France et en Angleterre. Mais au fil des mois, je me suis rendu compte que la communication me manquait. Je continuais à suivre l’actualité du secteur, les grandes tendances, les médias spécialisés. 

Pourquoi avoir opté pour The Seventh House, née en 2021  ? 

Pour de multiples raisons ! La première tient au talent et à la bienveillance des quatre associés, à commencer par Edouard de Pouzilhac, avec qui nous nous fréquentions déjà par l’intermédiaire de l’AACC Digital et pour qui ce fut un véritable coup de cœur. La deuxième tient au modèle de la structure, qui promeut le côté entrepreunarial et une approche différente du métier. La réalité est que beaucoup des meilleurs talents ont opté pour un statut de freelance ces dernières années, un phénomène accentué par la crise. Il n’y a qu’à regarder le succès d’une plateforme comme Malt pour s’en convaincre. En faisant le choix de ne travailler qu’avec des talents ad hoc choisis en fonction des projets des clients, The Seventh House s’attache une fidélité des équipes qui se traduit par un turnover minime. La troisième, ce sont les projets autour de l’incubation de startups, à l’instar des investissements ciblés réalisés par la structure dans des sociétés novatrices comme la DNVB Bon Parfumeur, Miam.tech et Aive, spécialisée dans le montage vidéo automatisé via l’intelligence artificielle. C’est un plus enrichissant pour nos métiers qui sont en constante évolution. Dernière raison, la complémentarité des profils des associés. Outre la publicité, le volet digital services ou encore l’expertise e-commerce qu’incarnent Edouard de Pouzilhac, Olivier Sebag, Thomas Couteau et Matthieu Frairot, mon rôle sera de piloter la brique social media pour apporter une réponse intégrée aux marques. 

Quels enseignements avez-vous tiré de ce break de plus d’un an quant au monde de la communication et au rôle des agences ? 

Je ne crois pas au modèle des agences traditionnelles. Certes, ces agences pèsent très lourd économiquement mais elles connaissent des difficultés - voire des impossibilités - à modifier en profondeur leur mode de fonctionnement. En découlent des surcouches managériales rédhibitoires alors que les décisions doivent plus que jamais se prendre rapidement. Autrement dit, il faut de l’agilité. Mais pas à n’importe à quel prix. D’où la nécessité d’un conseil réellement senior. Le problème des agences est connu : la rentabilité insuffisante entraîne un turnover élevé et une juniorisation croissante. 

Le marketing d’influence a beaucoup fait parler de lui ces derniers temps, et pas forcément en bien. Ces critiques sont-elles justifiées ? 

En dépit de l’affaire Magali Berdah-Booba qui a défrayé la chronique, le marketing d’influence s’est considérablement professionnalisé ces dernières années, à l’image de l’encadrement de la profession mis en place par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). Qu’on le veuille ou non, ce sont les influenceurs qui captent aujourd’hui massivement l’attention et qui créent de l’audience dans une société articulée autour de l’économie de l’attention. Ils sont devenus incontournables. 

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