Intelligence artificielle

Le géant Google et le Chinois Baidu ont annoncé le 6 février, chacun de leur côté, le lancement en phase de test de leurs robots conversationnels : Bard pour Google, Ernie Bot pour Baidu.

« Bard a pour ambition de combiner l'étendue des connaissances du monde avec la puissance, l'intelligence et la créativité de nos grands modèles de langage », a déclaré le 6 février Sundar Pichai, directeur général d'Alphabet, maison mère de Google, cité dans un communiqué. Le logiciel, équivalent du ChatGPT de Microsoft, « s'appuie sur les informations du web pour fournir des réponses actualisées et de haute qualité », a indiqué le responsable, pour lequel « Bard peut être un terrain d'expression pour la créativité et une rampe de lancement pour la curiosité. »

Le robot conversationnel est capable d'« expliquer les dernière découvertes de la Nasa issues du télescope James Webb à un enfant de 9 ans, ou de vous renseigner sur les meilleurs attaquants du football actuel, puis de vous proposer un entraînement spécifique pour vous améliorer ». Bard s'appuie sur LaMDA, un programme informatique conçu par Google pour générer des robots de conversation (chatbots), dont le groupe de Mountain View (Californie) avait dévoilé la première version en 2021.

LaMDA avait fait parler de lui en juin 2022 quand un ingénieur de Google, Blake Lemoine, avait affirmé que les programmes d'intelligence artificielle étaient en train de devenir « conscients ». Une opinion très critiquée dans le milieu, qui la considérait comme absurde ou, au mieux, prématurée.

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Selon plusieurs médias américains, l'arrivée de ChatGPT a bousculé Google, qui disposait déjà de LaMDA mais a, depuis, mis les bouchées doubles pour proposer dans des délais resserrés, un produit similaire au robot conversationnel d'OpenAI. Microsoft doit présenter le 7 février des avancées sur plusieurs projets, sans plus de précision, même si de nombreux médias américains anticipent que l'intelligence artificielle sera à l'honneur et pourrait concerner le moteur de recherche Bing.

« L'annonce de Bard aujourd'hui, en attendant celle de Microsoft demain, ça ressemble à la course à l'espace », a commenté, sur Twitter, Santiago Pombo, du cabinet d'analyse de données ThoughtSpot, évoquant une « guerre des moteurs de recherche 2.0 ».

Pour l'instant, l'utilisation de Bard va être limitée à « des testeurs de confiance, avant de le rendre plus largement disponible dans les semaines à venir », a précisé Sundar Pichai. Cette phase de test vise notamment à s'« assurer que les réponses de Bard atteignent un niveau élevé en matière de qualité, de sécurité et d'ancrage dans les informations du monde réel », selon lui.

Baidu dans la course

De son côté, le géant chinois de l'internet Baidu a annoncé le 7 février le lancement en phase de test de son propre robot conversationnel basé sur l'intelligence artificielle. Une porte-parole de Baidu a déclaré à l'AFP que l'entreprise « devrait être en mesure de terminer en mars les tests internes » de son robot conversationnel. Baptisé « Ernie Bot », il sera ensuite mis à la disposition du grand public à une date non précisée, a-t-elle souligné.

Baidu est à ce jour la plus grande entreprise chinoise à concevoir un robot conversationnel de type ChatGPT. Cette annonce a fait bondir en matinée de plus de 15% son action à la Bourse de Hong Kong, où le groupe est coté. Basé à Pékin, Baidu est le principal moteur de recherche en Chine. Mais le groupe s'est lancé ces dernières années dans une diversification tous azimuts. Il est déjà présent dans l'intelligence artificielle, avec la mise au point de voitures autonomes, mais aussi dans l'informatique dématérialisée (« cloud »).

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