Le billet d'Emmanuel Gavard

Selon les spécialistes de l’intelligence artificielle qui racontent beaucoup de choses fausses, ces dernières pourraient être dotés d'un conscience, ou de sentiments. Si pendant la ruée vers l’or, les vendeurs de pelles ont fait fortune, dans la quête de l’IA, les vendeurs de rêves leur emboîtent le pas.

Comme l’a récemment démontré le média Frandroid en débunkant les contre-vérités du « conférencier » Idriss Aberkane, les spécialistes de l’intelligence artificielle qui racontent beaucoup de choses fausses courent les rues. Si on les écoute, ces « programmes informatiques », très efficaces au demeurant dans la productivité quotidienne, pourraient être dotés d’une conscience, ou de sentiments. Ça fait rêver ? Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’ils répondent à notre quête de l’Alien, cet autre étranger, semblable mais différent, venu d’ailleurs. Ils renvoient également au mythe de l’humain qui se fait Dieu Créateur, et qui du fond de son laboratoire crée un Frankenstein vivant. Les IA résonnent également avec l’image de l’apocalypse, en leur donnant le pouvoir de détruire le monde. Si pendant la ruée vers l’or, les vendeurs de pelles ont fait fortune, dans la quête de l’IA, les vendeurs de rêves leur emboîtent le pas. Mais la réalité est toujours moins passionnante. Pour rencontrer une forme de vie différente, suffit d’aller sonner chez son voisin et partager un verre. Si l’on veut être Dieu Créateur, écrivons un poème. Si l’on cherche à se faire peur, ouvrons un livre d’histoire, et tentons de ne pas recréer toutes nos erreurs. Une fois tout cela résolu, nous saurons peut-être bien où ranger nos intelligences artificielles.