Anthony Chavez, vice-président de la Privacy Sandbox de Google, et Hanne Tuomisto-Inch, responsable des partenariats Chrome EMEA, étaient de passage à Paris avant d’embarquer pour le Digital Marketing Exposition & Conference de Cologne, où ils ont présenté les dernières avancées sur la Privacy Sandbox, désormais totalement fonctionnelle sur Chrome.
Anthony Chavez, vice-président de la Privacy Sandbox de Google, et Hanne Tuomisto-Inch, responsable des partenariats Chrome EMEA, étaient de passage à Paris avant d’embarquer pour le Digital Marketing Exposition & Conference de Cologne. En Allemagne, ils ont présenté les dernières avancées sur la Privacy Sandbox, désormais totalement fonctionnelle sur Chrome. « La Privacy Sandbox est prête à 100 %. Nous sommes à 100 jours du lancement des premiers tests en live sur 1 % des utilisateurs, dès début 2024 », s’enthousiasme Anthony Chavez. « Nous sommes dans un grand momentum de l’industrie de la publicité en ligne », affirme-t-il.
Pour rappel, la Privacy Sandbox est une nouvelle manière de faire fonctionner le web. « Le public est de plus en plus conscient de la protection de sa vie privée en ligne, et le web doit changer », ajoute-t-il. Depuis trois ans, Google tente, avec certains membres de l’adtech, comme Criteo, venu sur scène pour témoigner, de réinventer le fonctionnement de la publicité en ligne. L’entreprise la teste sur sa solution Commerce Media. L’objectif : interdire toute « traçabilité » des internautes, notamment de sites en sites. Dans le viseur de ce projet, la suppression totale des cookies tiers.
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« La privacy sandbox n’est pas une solution publicitaire. Elle est un ensemble d’API, d’outils, qui permettront aux développeurs de concevoir de nouvelles solutions, afin de recouvrir tous les cas d’usages du web, dans le respect de la vie privée des internautes », détaille-t-il. « Nous avons travaillé avec de nombreux grands acteurs du marché », ajoute Hanne Tuomisto-Inch, détaillant les entreprises : Appsflyer, PrimeAudience, Criteo…
L’année dernière, les deux responsables de Google faisaient confiance au marché pour trouver des solutions efficaces. À l’époque, les éditeurs constataient une baisse de 50 % de leurs revenus… Mais les résultats semblent s’être améliorés. Même si de nombreux tests restent à faire. « L’année 2024 sera consacrée aux tests en live sur des utilisateurs de Chrome. Et ce sera un très grand moment pour le marché », ajoute-t-il. La Privacy Sandbox sera-t-elle à la hauteur ? « Nous ne prévoyons plus de faire de modifications fondamentales sur les API telles qu’elles sont proposées à l’heure actuelle. À la rigueur, des adaptations, en concertation avec le marché, mais rien de majeur », précise-t-il.
Rappelons que la CMA, l'autorité de marché au Royaume-Uni, a proposé un cadre précis pour réaliser ces types de tests à l’échelle de manière coordonnée, afin que ce ne soit pas Google qui décide tout seul de son côté. Et que certains partenaires jusque-là plutôt réticents à l’initiative se montrent désormais plus enjoués.
«Contactez vos agences»
Mais toutes les solutions publicitaires ne seront pas compatibles avec les outils. « Selon nous, il existe deux types de solutions publicitaires sur le marché. Celles qui passeront par de nouveaux identifiants, comme l’adresse IP, ou des données utilisateurs telles que le mail, et qui permettront de réidentifier de manière déterministe l’utilisateur à travers les sites internet. Nous ne sommes pas pour ce genre de solutions. Les autres sont les solutions qui améliorent les technologies respectueuses de la vie privée. La Privacy Sandbox tournera avec ces solutions. Car l’ensemble d’outils a vocation à minimiser la quantité de données récoltées. Donc toutes les API fonctionneront différemment désormais », prévient-il.
Mais si la Privacy Sandbox est bel et bien fonctionnelle, les solutions publicitaires, elles, demandent encore du travail. Et à l’écosystème de bâtir de quoi subvenir à ses besoins économiques. « Beaucoup de sites vont devoir réaliser des audits, afin de bien connaître leur niveau de dépendance aux cookies tiers », prévient Anthony Chavez. « Nous invitons les annonceurs à se rapprocher de leurs agences, ou de leurs prestataires spécialisés pour bien se préparer à ce changement sur le marché », ajoute Hanne Tuomisto-Inch. Car le niveau de performance futur dépend encore beaucoup des cas d’usage. Et des questions comme la mesure de performance des campagnes, ou le capping des publicités, si elles sont bien prises en compte par la Privacy Sandbox, demandent encore d’être approfondies… Une chose est sûre, les solutions de remplacement seront différentes en tout. Dans un tel chambardement, il y aura bien un monde d’avant, et monde d’après.