Le président fraîchement réélu a annoncé, jeudi 5 décembre, nommer le riche homme d'affaires David Sacks, un proche d'Elon Musk, à un nouveau poste de conseiller en intelligence artificielle et cryptomonnaies. Cette annonce survient au lendemain du record de 100 000 dollars enregistré par le bitcoin dont Donald Trump s'est attribué le mérite.

« Je suis heureux d'annoncer que David O. Sacks sera le tzar de la crypto et de l'IA à la Maison Blanche (...) deux domaines essentiels pour l'avenir de la compétitivité américaine », a déclaré Donald Trump sur son réseau Truth Social, le 5 décembre. Comme conseiller, David Sacks « travaillera sur un cadre juridique afin que l'industrie de la cryptomonnaie bénéficie de la clarté qu'elle demande et puisse prospérer aux États-Unis », a précisé le président américain qui entrera à la Maison Blanche pour un second mandat le 20 janvier prochain.

Après avoir qualifié les cryptomonnaies d'escroquerie durant son premier mandat, le républicain a radicalement changé de position, clamant pendant sa campagne (en partie financée par le secteur) son intention de faire du pays « la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies ». À son poste, David Sacks sera également chargé des questions sensibles de « préservation la liberté d'expression en ligne » et de contrer la « censure de la Big Tech » que disent subir les conservateurs. Il devra aussi se pencher sur l'enjeu crucial que constitue pour le secteur de la tech la réglementation de l'intelligence artificielle.

Âgé de 52 ans, l'homme d'affaires a fait fortune grâce à la société de paiements en ligne Paypal où il a rencontré Elon Musk, avant de créer et de racheter diverses entreprises technologiques. Lors de la récente campagne présidentielle, il a organisé une collecte de fonds pour Donald Trump et a pris la parole lors de la convention républicaine qui a couronné le candidat. Il s'est par ailleurs fait connaître pour son émission « All-In » dans laquelle il a récemment accueilli les hommes d'affaires républicains Elon Musk et Vivek Ramaswamy ou encore le futur vice-président J.D. Vance.

Cette annonce survient au lendemain du record de 100 000 dollars enregistré par le bitcoin, la plus célèbre des crytomonnaies, dont Donald Trump s'est attribué le mérite. « Félicitations aux fans du bitcoin!!! 100 000 dollars!!! IL N'Y A PAS DE QUOI!!! Ensemble, nous allons rendre sa grandeur à l'Amérique », a déclaré le président milliardaire qui ne cesse de galvaniser la crypto-sphère.

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Un tel niveau crédibilise un peu plus le domaine encore controversé des actifs numériques, qui voit comme une aubaine le retour du dirigeant républicain à la Maison Blanche, surtout avec Elon Musk à ses côtés. La barre symbolique des 100 000 dollars a été dépassée après que le président américain a dit prévoir nommer l'avocat républicain Paul Atkins à la tête l'autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC). Son nom « a électrisé la communauté des cryptos, confortant l'optimisme quant à un paysage réglementaire plus accommodant » et « une approche indulgente à l'égard de ce marché en plein essor », observe Stephen Innes, de SPI Asset Management.

En effet, Paul Atkins avait publiquement critiqué l'an dernier les responsables de la SEC, estimant qu'ils auraient dû se montrer « plus accommodants » avec les entreprises des « cryptos » et les accusant de détourner les entrepreneurs du marché américain. Paul Atkins succédera à Gary Gensler, dont l'approche répressive à l'encontre des devises numériques hérissait le secteur. Sa démission anticipée en novembre avait déjà fait bondir le cours du bitcoin.

Généraliser la cryptomonnaie

L'envolée des dernières semaines a aussi été alimentée par l'éventualité de la création par Donald Trump d'un ministère chargé des cryptomonnaies ou l'intention qui lui est prêtée de créer une réserve stratégique de bitcoins aux États-Unis, principalement grâce aux jetons saisis par la justice, ce qui légitimerait encore davantage la devise. « Pourrait-il être le président qui permettra aux cryptomonnaies de se généraliser, les Américains pourront-ils les utiliser pour payer leurs impôts? Il y a davantage de chances que cela se produise », relevait récemment Kathleen Brooks, experte pour le courtier XTB.

Le bitcoin est né en 2008 d'un rêve libertarien : échapper au contrôle des institutions financières en s'appuyant sur une technologie (« blockchain ») qui permet d'enregistrer de manière décentralisée et infalsifiable les transactions grâce à un réseau d'ordinateurs dans le monde entier. Au fil des années, le bitcoin, comme les autres cryptomonnaies, a été impliqué dans plusieurs scandales financiers, devise privilégiée des pirates informatiques ou pour monnayer des activités illicites.

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