La Cour constitutionnelle roumaine a annoncé vendredi l’annulation de l’élection présidentielle, dont le deuxième tour était prévu dimanche sur fond de suspicions d’ingérence russe.

À deux jours du deuxième tour de l'élection présidentielle en Roumanie, la Cour constitutionnelle a annoncé annuler le premier tour. En cause, des soupçons d’ingérences russes par le biais de l’application TikTok, notamment.

La cour « annule la totalité du processus pour élire le président roumain » pour « s’assurer de la validité et de la légalité » du scrutin et demande à ce que « l’intégralité du processus électoral » recommence. Au premier tour, le candidat nationaliste Calin Georgescu était arrivé en tête à la surprise générale. Mais son ascension fulgurante a été le fruit de campagnes douteuses. Campagne "massive" sur les réseaux sociaux, influenceurs instrumentalisés, cyberattaques étatiques de style russe : des documents déclassifiés par la présidence roumaine jeudi 5 décembre ont détaillé les allégations visant le candidat d’extrême droite Calin Georgescu.

Les données obtenues par les autorités « révèlent une campagne de promotion agressive, en violation de la législation électorale, et une exploitation des algorithmes pour accroître la popularité de Calin Georgescu de manière accélérée », ont-elles écrit. C’est sur la base de ces éléments que le Conseil suprême de défense nationale a dénoncé la semaine dernière le « traitement préférentiel » accordé au candidat, qui a « bénéficié d’une exposition massive » sur le réseau de partage de vidéos en n’étant pas « étiqueté comme candidat politique ». TikTok avait alors « catégoriquement » démenti ces accusations. Jeudi 5 décembre, la plateforme d’origine chinoise, placée sous surveillance renforcée de l’UE, avait promis de coopérer avec Bruxelles.

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