Recrutement

Le cabinet de chasse Data Recrutement vient de sortir le Tech500, le premier classement des entreprises de la tech, par croissance des effectifs. Entretien avec Thomas Bénard, le CEO à l'origine de ce travail. 

Vous venez de sortir un classement des start-up par croissance des effectifs. Pourquoi un tel projet ? 

THOMAS BÉNARD. Nous sommes un cabinet de chasse, créé en 2016, d’abord spécialisé dans les data scientists – d'où notre nom, Data Recrutement - puis nous nous sommes élargis à d’autres profils, pour les entreprises à forte croissance de la tech. Après avoir réalisé une étude sur les salaires, nous nous sommes aperçus qu’il était aussi intéressant de classifier les entreprises par croissance d’effectifs. Certaines parlent beaucoup, annoncent des chiffres sur des recrutements à venir, publient des offres, mais ce n’est que du déclaratif, parfois peu suivi d’effets... Il y a 23 000 société inscrites sur French Tech, c’est difficile de s’y retrouver. Certains classements comme le FrenchWeb 500 ou le Next40 restent axés sur des paramètres financiers. Le Tech500 permet d’aller au-delà des levées de fonds et met en lumière des entreprises dynamiques qui n’apparaîtraient pas au premier abord, tout autant passionnantes pour des personnalités en quête de défis. Une entreprise qui recrute, c’est une entreprise qui croit en l’avenir, c’est une organisation innovante, dans laquelle le candidat va pouvoir manager, avoir des responsabilités importantes, et évoluer.  

Comment vous y êtes-vous pris ?  

Nous avons sélectionné les entreprises en regardant les levées des dernières années, la presse, mais aussi les offres d’emploi, pour sélectionner un large panel. Puis nous avons utilisé un outil auquel les cabinets de chasse ont accès, sur Linkedin, qui permet de connaître les effectifs, à mars 2021, et à mars 2022. Nous avons ainsi pu comparer en ne prenant que celles de plus de cinq salariés, pour éviter des croissances trop grandes. Cela a représenté une centaine d’heure de travail.  

Vous ne vous êtes basés que sur les profils Linkedin ?  

Dans ce milieu, quasiment tout le monde a un profil Linkedin à jour. Les marges d’erreurs existent mais sont en réalité très faibles.  

Qu’observez-vous donc de notable dans ce classement Tech500 ?  

Premièrement, nous ne retrouvons qu’une centaine d’entreprises du FrenchWeb 500, ce qui veut dire que nous mettons bien en avant d’autres entreprises. Nous voyons que si les levées de fonds ouvrent des recrutements, elles ne sont pas nécessaires. L’auto-financement n’est parfois pas pris en compte médiatiquement. Deezer, Meero, n’apparaissent pas dans notre Tech500. En revanche, Blablacar, qui peut sembler bien installée, recrute énormément. Nous avons aussi classifié, avec les entreprises, les secteurs dans lesquels elles se définissent. Cent six mots clés différents ressortent, notamment le saas, la santé, le marketing, les fintech et le big data.  

Et géographiquement ? 

Quatre cent onze entreprises sur 500 ont leur siège à Paris, ce qui indique tout de même une grande concentration en Île-de-France. Mais lorsqu’on fait le détail sur la localisation des employés - ce que Linkedin permet de faire – seuls 58 % se localisent à Paris. Donc la répartition sur le territoire est plus équilibrée. Le télétravail est bien enclenché.  

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.