Mondes virtuels pour les entreprises, formation en VR, haptique… Réunis du 12 au 14 avril au salon Laval Virtual, les acteurs du secteur des technologies immersives se font déjà une place dans le quotidien des professionnels. En attendant l’avènement du métavers.
Bienvenue dans Laval Virtual World, la version virtuelle du salon Laval Virtual, qui s’est tenu du 12 au 14 avril. Alors que celui-ci a réuni plus de 6 000 professionnels du secteur des technologies immersives (réalité augmentée, virtuelle, mixte…) en Mayenne, près de 500 internautes se sont connectés pendant ces trois jours sur la plateforme Virbela pour assister à des conférences et discuter avec les autres e-participants de l’événement. Dans ce monde virtuel ouvert toute l’année, accessible sur PC ou à travers un casque VR, Neoma Business School a aussi installé un campus et une quinzaine d’entreprises, dont Alstom, y ont des locaux.
« Les mondes virtuels permettent aux entreprises de mener des opérations événementielles ou de faire de la collaboration à distance », explique Elysiane Humeau, account manager virtual events chez Komodal, un opérateur de monde virtuel créé par Laval Virtual en 2021. L’entité travaille déjà avec cinq mondes virtuels : Virbela, une plateforme américaine sur laquelle repose donc Laval Virtual World, sa déclinaison web Frame, Teemew, une solution française proposée par la société Manzalab, Virtway et Aptera. « Dans Virbela, jusqu’à 3 500 personnes peuvent se connecter simultanément. Sur la plupart des plateformes, il est possible de projeter des documents, mettre sa webcam dans l’écran… Des outils utiles pour la collaboration entre équipes », ajoute Elysiane Humeau depuis le stand bien réel de Komodal, installé dans les allées de l’Espace Mayenne, où se tenait le salon.
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Au total, 220 exposants étaient présents cette année pour présenter leurs solutions. Parmi eux, beaucoup d’acteurs de la réalité virtuelle déjà bien implantés dans les entreprises pour de la formation d’équipe. C’est le cas notamment de Sense Glove, qui propose des gants haptiques capables de reproduire les sensations du toucher. À l’origine du projet, une volonté du ministère de la Défense des Pays Bas, qui voulait former du personnel à la manipulation de matériel très onéreux, comme des satellites. « La simple utilisation de manettes associées aux casques VR ne permet pas d’entraîner la mémoire du muscle lorsqu’il reproduit un geste », détaille Frank Goovaerts, CEO de Sense Glove.
Connectés à un casque de réalité virtuelle, ces gants permettent à la personne qui les porte d’attraper des objets et de ressentir la rigidité ou au contraire la souplesse de ce qu’il a dans la main, mais pas sa texture, ni sa chaleur. Parmi les entreprises qui utilisent déjà ces gants haptiques, le constructeur Volkswagen, pour former certaines équipes à l’assemblage de véhicule, ou encore un abattoir en Australie pour apprendre à ses équipes la découpe des viandes.
« Cela fait 20 ans que la réalité virtuelle est utilisée dans l’industrie lourde, comme l’aéronautique, l’automobile, la défense, rappelle Laurent Chrétien, directeur général de Laval Virtual. Chez Ferrari par exemple, les voitures sont dessinées en réalité virtuelle. La VR facilite beaucoup les process. »
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Vu du salon Laval Virtual, la fièvre médiatique et marketing qui entoure l’avènement du métavers semble loin. « Le métavers n’existe pas aujourd’hui. Tout le monde s’est emparé de ce mot suite aux annonces de Meta. Ça rappelle l’époque où Facebook avait racheté Oculus en 2014 et où tout le monde parlait de la réalité virtuelle », s’amuse Laurent Chrétien. Pour le directeur général de Laval Virtual, « aujourd’hui, vous avez des mondes virtuels. Ce n’est que lorsqu’il y aura une interopérabilité des avatars d’un monde à l’autre que le métavers existera ». Et pour lui, tout cela prendra au moins cinq ans.
Selon lui, il faut d’ailleurs s’attendre à l’explosion d’ici là de la bulle qui existe aujourd’hui autour du métavers. « Cette bulle va éclater à coup sûr. Suite à cela, on verra l’avènement de nouveaux champions. Je ne crois pas à la réplication du modèle des réseaux sociaux dans le métavers », estime-t-il. En attendant, les acteurs des technologies immersives veulent garder la tête froide. Ils ont d’ailleurs annoncé à Laval Virtual la création d’un Conseil national de la XR destiné à informer, conseiller, accompagner et faire en sorte que la France soit un acteur qui compte dans les mondes virtuels. Et dans le métavers demain.
