Réseaux sociaux

Avec près de 15 millions d’utilisateurs en France, TikTok attire de plus en plus le grand public. Mais que savons-nous des créateurs de ce réseau ? L’agence Bolt Influence a réalisé une étude auprès d’une centaine de Tiktokeurs afin de comprendre leur utilisation de la plateforme.

Qui sont-ils ? Combien gagnent-ils ? Quels sont leur projet de carrière ? Avec son étude réalisée auprès d’une centaine de Tiktokeurs français au début de l’année 2022, l’agence Bolt Influence dessine un portrait-robot de ces créateurs influents. «L’idée est de faire une cartographie des Tiktokeurs», précise Thomas Van’t Wout, co-fondateur de Bolt Influence. Lancé en 2016, le réseau social chinois a su profiter des différents confinements et de son format court pour s’imposer face aux autres plateformes. Il fait maintenant partie des applications les plus attractives et pourtant, au niveau de la rémunération des créateurs, TikTok n’est pas le plus attractif.

Mais alors, quel est le profil d’un Tiktokeur français et quel contenu propose-t-il ? Propre à la réputation de la plateforme, la majorité des utilisateurs actifs ont entre 18 et 24 ans (67%). Dans le même temps, l’application s’ouvre progressivement au grand public : 33% des créateurs français sont aujourd'hui âgés de 25 à 35 ans. Au niveau des contenus, là aussi l’application évolue. Si la plateforme était reconnue pour son ton décalé et son côté divertissant, les sujets sont aujourd'hui plus variés. Certes, l’humour domine toujours : 40% des créateurs produisent des publications à connotations humoristiques. Mais le lifestyle (13%), la beauté (9%) et la mode (8%) prennent plus d’ampleur. Reste à savoir si tous les créateurs peuvent vivre de TikTok.

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Si aujourd’hui la plateforme chinoise connait la plus forte croissance parmi les réseaux sociaux, les budgets alloués aux créateurs, eux, restent toujours moins élevés que ceux pratiqués sur Instagram et YouTube. «Cette étude permet de dégager la réalité du marché en termes de chiffres. Le coût à la vue reste inférieur sur ce réseau et le fond créateur ne permet pas aux influenceurs d’en vivre», reconnaît Thomas Van’t Wout. Selon de nombreuses sources, les talents ne toucheraient que 0,4 centime d'euro pour 1 000 vues, soit 20 euros le million de vues. En plus d’une faible rémunération, il faut postuler au fond de créateurs que l’application a mis en place en 2020. Une étape contraignante pour les vidéastes puisque les critères sont stricts : résider dans un pays européen inclus dans le fonds, avoir plus de 18 ans, compter au minimum 10 000 abonnés et cumuler au moins 100 000 vues au cours des 30 derniers jours.

A son lancement, TikTok a été victime de sa réputation, très rattachée à la jeunesse, ce qui explique la méfiance des marques. Celles-ci prévoyaient des budgets moins importants que pour les autres plateformes, ce qui se ressent dans les sommes que touchent les créateurs. 47% des Tiktokeurs gagnent en effet moins de 500 euros par partenariat. Mais ces derniers temps, ces revenus ont été revus à la hausse.

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«Les marques sont conscientes que la plateforme apporte quelque chose de nouveau. Il y a un effet de mode qui permet aux annonceurs de prendre des risques. Aujourd’hui, le contenu est différent. Il est plus créatif, plus recherché et il fait réagir. C’est un placement de produit bien différent de celui réalisé par les personnalités de la téléréalité par exemple. Aujourd'hui les budgets évoluent et ont quasiment triplé», explique le co-fondateur de Bolt Influence. Ces partenariats peuvent être un atout pour les marques, à condition de faire confiance aux créateurs et de respecter leur ligne éditoriale. C'est ce qu'a fait dernièrement la RATP, avec l’ouverture d'un compte TikTok pour promouvoir ses métiers et de favoriser le recrutement.

Toujours d'après cette étude, seulement 40% des talents font de la création de contenu leur activité à temps plein. Beaucoup envisagent d'ailleurs de se développer sur d'autres plateformes pour ne pas être dépendants d’une seule application et aller chercher une nouvelle audience. «En diversifiant ses canaux de diffusion, un vidéaste sera moins touché par la baisse de popularité d’un réseau social par exemple. (...) De nombreux vidéastes se tournent aussi vers YouTube afin de produire du contenu plus long et plus qualitatif», indique l’étude. «Créateur de contenu est un vrai métier aujourd’hui. Il ne faut pas tout donner d’un coup, il est primordial de se diversifier et d’être créatif», résume Thomas Van’t Wout.

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