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Les nouveaux outils écologiques du marketing et des médias
15/06/2022 - par Vincent-Xavier MorvanCalculette carbone commune à quatre régies, écoscore pour les parcours web... Retour sur cinq innovations qui montrent comment les acteurs du numérique cherchent à réduire leur impact sur l’environnement.
Quatre régies pour une même calculette carbone
Le Monde, Le Figaro, Les Échos et Le Parisien rassemblent 44,3 millions de lecteurs chaque mois. C'est fort de cette puissance que les régies de ces médias se dotent aujourd’hui d’une calculette carbone unique. « Nous attendions qu’un référentiel émerge, c’est chose faite avec celui du SRI. Sinon, on peut faire autant de calculettes que d’ingénieurs », explique Aurore Domont, présidente de Media Figaro. Baptisé « Pi », l’outil a été conçu par Ekodev, spin off du cabinet Carbone 4 de Jean-Marc Jancovici. « Ce n’est pas une calculette de plus car elle mesure l’empreinte globale, sur le digital et sur le print », note Laurence Bonicalzi-Bridier, présidente de M Publicité. « Il n’existait pas de référentiel print, c’est cela que nous avons réussi à faire. C’était important d’avoir les deux, print et digital, car cela correspond aux parcours de nos audiences et aux modes d’achat qui sont de plus en plus globaux », renchérit Aurore Domont. « La mesure sera robuste, opposable et comparable. Elle prendra en compte l’ensemble des impacts, que ce soit en presse quotidienne ou magazine, en PDF, sur le numérique… », se félicite Corinne Mrejen, directrice générale du groupe Les Échos-Le Parisien.
Platform.sh, un cloud moins gourmand
Platform.sh est une plateforme qui permet aux marques de gérer leurs sites et leurs applications sur le cloud. Elle travaille pour de grands comptes et 350 agences digitales utilisent sa solution automatisée pour le compte de leurs clients. En tant qu’entreprise de logiciel, elle ne possède pas de serveurs mais s’appuie sur l’offre des cinq grands providers que sont Amazon, Google, Microsoft, OVH et Orange. « Une équipe travaille pour récupérer les données de consommation énergétique de ces fournisseurs et les communiquer à nos clients », relève Frédéric Plais, son CEO. Chacun de ces providers a des milliers de data centers qui, selon leur localisation, utilisent une énergie plus ou moins verte. « Il y a aussi un point important dans l’informatique, c’est la culture du serveur pas cher. Or il est possible d’améliorer la performance sans toucher à l’infrastructure, juste en intervenant sur le code », argumente le dirigeant. Platform.sh a ainsi racheté la société Blackfire pour faciliter le diagnostic et la résolution des goulots d’étranglement. « Nous avons fait l’exercice sur un site de jeux et nous avons réussi à multiplier par 20 le nombre de commandes simultanées », note Frédéric Plais.
Fifty-Five, une étude en open source
Fifty-five, une « data company » qui aide les marques à exploiter leurs données marketing, s’est interrogée sur sa propre empreinte carbone. « Ce qu’on produit nous-mêmes, ce n’est pas grand chose, mais quand on conseille Renault ou LVMH, qui investissent des millions d’euros en publicité, quel est l’impact de nos recommandations ? », explique Pierre Harand, partner à Fifty-Five. C'est ainsi qu'en mars 2022, a été publiée une étude, qui prend l’exemple d’un lancement de produit à l’échelle française au travers d’une campagne digitale fictive, accessible en open source de manière à ce que d’autres puissent venir l’enrichir. Parmi les pistes mises en avant pour réduire son impact : favoriser des tournages locaux, privilégier des vidéos plus courtes et de plus faible résolution, limiter la diffusion via le réseau mobile au profit du wifi… Sans oublier de mieux cibler les audiences pour éviter les impressions inutiles. « Le ciblage ne coûte pas cher sur le plan énergétique mais permet d’économiser beaucoup de CO2 », plaide Pierre Harand.
Razoscan, un écoscore des parcours web
Agence de création de sites e-commerce et de contenus pour les réseaux sociaux, Razorfish (groupe Publicis) s’est appuyée sur l’expertise du collectif Green IT pour mettre à disposition de ses clients un outil permettant de mesurer l’impact environnemental des parcours web de leurs utilisateurs. Baptisée Razoscan, la solution mesure de manière objective le nombre d’éléments d’une page, le nombre de requêtes nécessaires à son exécution et le poids des éléments chargés à chaque affichage d’une page. Basé sur l’algorithme EcoIndex développé par Green IT, l’outil attribue une note de A à G à un site ou à un parcours web. « Cet écoscore permet de savoir d’où l’on part et de se situer dans une démarche de progrès. Nous en faisons usage pour tous nos clients comme un point de départ de nos recommandations », souligne Sandrine Vissot-Kelemen, présidente de Razorfish. « Nos équipes l’utilisent au quotidien pour tester le côté eco-friendly des projets », précise Thomas Rayez, head of technology. Cette démarche d’éco-conception peut amener à repartir de zéro pour obtenir un meilleur score environnemental ou à simplement améliorer l’existant, le tout, sans dénaturer l’expérience client.
Big Youth, un observatoire de l’impact
L’agence de design digital Big Youth (groupe Makheia), spécialisée dans la création de sites e-commerce, a publié en mai la seconde édition de son Observatoire de l’impact positif. Cette étude passe en revue une trentaine de sites web de grandes marques et les classe selon différents critères, dont celui de l’éco-conception, à partir de l’outil EcoIndex de Green IT. L’occasion de s’apercevoir que les bons réflexes sont encore loin d’avoir été adoptés par tous, notamment dans le secteur de la distribution, où nombre d’enseignes continuent de fonctionner avec des sites très complexes, gourmands en ressources et difficiles à optimiser. « À l’inverse, une marque comme Renault, qui a revu son site en prenant en compte les nouvelles normes d’éco-conception, se classe numéro un sur ce critère. Cela démontre qu’une refonte peut être très vertueuse sur le plan de l’impact environnemental », observe Amélie Ponchau, directrice générale de Big Youth. En parallèle, Big Youth a commandé un sondage au cabinet Occurrence sur la perception qu’ont les Français de l’écologie digitale. Certaines marques en retard sur l’éco-conception restent pourtant perçues comme les plus impliquées dans ce domaine…