Tech

Une nouvelle créature fait son apparition dans la mythologie de l’écosystème technologique : les centaures, ces jeunes pousses dont le revenu annuel est supérieur à 100 millions d’euros.

« Avec plus de 130 millions de dollars de revenus et valorisée à plus d’un milliard de dollars, Aircall, la licorne devenue centaure, affirme son statut de précurseur de la téléphonie saas » (août 2022), « Silae annonce l’acquisition de trois entreprises et devient le premier centaure tricolore du SIRH » (septembre 2022). Depuis quelques mois, un nouveau mot a surgi dans les communiqués de presse : « centaure ». Nous connaissions déjà bien les « licornes », ces entreprises atteignant une valorisation d’au moins un milliard de dollars, notamment parce que l’année 2021-2022 a été exceptionnelle en levée de fonds dithyrambiques. Dans la mythologie grecque, un centaure est une créature mi-homme, mi-cheval. Dans l’univers technologique actuel, le terme centaure désigne une start-up dont le revenu récurrent annuel (ARR) est supérieur à 100 millions d’euros. Il s’agit d’un nouvel indicateur qui, au-delà des levées de fonds, permet d’apprécier l’activité des start-up davantage que leur valorisation, en particulier pour les spécialistes de la tech qui fonctionne en saas et par abonnement.

Lire aussi : French tech : une épidémie de licornes

Cette dénomination, nous la devons à Bessemer Venture Partners (BVP). Dans son dernier rapport annuel sur le cloud, le fonds d’investissement a en effet présenté cette nouvelle manière d’estimer la valeur d’une start-up, non plus en fonction des fonds levés mais plutôt en termes de génération de revenus. « La valorisation a toujours été la mesure principale du succès d’une start-up. Mais le déferlement de licornes est devenu ces dernières années incontrôlable », indique BVP dans l’étude. En 2013, quand Aileen Lee, spécialiste américaine du capital-risque, a inventé le terme licorne, il ne désignait encore qu’un groupe très restreint d’entreprises dont les revenus significatifs laissaient une empreinte indéniable sur l’économie mondiale. Aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait le cas. De 2020 à 2021, le nombre de licornes a connu une augmentation de 120% et il y a aujourd’hui plus de 1 000 licornes dans le monde, dont beaucoup ont moins d’un million de dollars de revenus…

Ainsi, la nouvelle étape à atteindre - le statut de centaure - correspond à une métrique plus rationnelle, « une étape ancrée dans les preuves, et osons-nous dire une étape basée sur… les revenus ? », comme l’entrevoit BVP dans son rapport.

Lire aussi : Silae, start-up de gestion RH devient un centaure

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.