Reputation Squad présente pour la première fois un classement des groupes du CAC 40 selon leur présence et visibilité sur le web chinois. Une quarantaine de critères ont été pris en compte, dont la présence sur le principal réseau social Sina Weibo ainsi que le référencement sur Baidu, premier moteur de recherche en Chine, et Baidu Baike, encyclopédie en ligne. Seule la communication corporate a été prise en compte, «sinon LVMH, par exemple, aurait été très bien classé», remarque Junqiang Yu, consultant chez Reputation Squad.
La première conclusion est que les entreprises françaises ne tirent pas assez profit du web chinois. «Beaucoup de sociétés du CAC 40 sont encore en phase de construction», observe Julien Tissandier, consultant. Seules 47% des entreprises du CAC 40 ont un compte corporate sur Sina Weibo, etla moitié d'entre elles ne le mettent pas à jour. Reputation Squad note que 40% n’ont pas publié de communiqué de presse sur leur site chinois depuis plus deux mois.
L’Oréal et Carrefour forts sur les réseaux sociaux
«Il y a aussi 10% d’entreprises françaises qui n’ont pas de nom unique en chinois, or c’est la base pour s’implanter dans le pays», s’étonne Junqiang Yu, qui souligne que la communication corporate est indispensable dans un pays où les rumeurs circulent rapidement et où les médias sont peu fiables. «Une crise peut générer jusqu’à 400 000 mentions par semaine sur les réseaux sociaux, cela va très vite!» prévient Julien Tissandier.
Certaines sociétés françaises l’ont toutefois bien compris. C’est le cas de L’Oréal, en tête du classement, mais aussi de Michelin, Carrefour, Renault et Airbus qui «tirent leur épingle du jeu», selon Reputation Squad. La recette: au minima une traduction du site en chinois et son référencement sur Baidu, une maîtrise du contenu et surtout une très grande présence sur Sina Weibo, avec «parfois près de 20 posts par semaine», relève Junqiang Yu. Carrefour compte ainsi 10 millions d’abonnés sur Sina Weibo et L’Oréal plus de 426 000. Carrefour dispose aussi d’une certification Baidu, qui facilite le paiement en ligne, ainsi que d’une hotline référencée. Airbus quant à lui se distingue par la qualité de son contenu maîtrisable.
Ce classement est toutefois très provisoire, «tout peut changer très vite, explique Julien Tissandier. Le web chinois demande une adaptation très rapide aux changements». Baidu vient ainsi de lancer une plateforme «réputationnelle» où les consommateurs peuvent se renseigner sur la réputation d’une enseigne. Déjà incontournable pour toute entreprise.
