Fini l’Artisanat. Désormais, Nikola Karabatic et ses coéquipiers de l’équipe de France de handball afficheront sur leur poitrine les couleurs de Caisse d’épargne. L’établissement financier prend la suite de l’établissement public comme partenaire principal de la fédération française de handball (FFHB). Le nouveau contrat débute dès janvier 2015 pour quatre ans.
L’Artisanat se retire après neuf ans d’un partenariat étrenné en 2005 et reconduit à deux reprises. «Nous n’avons pas renouvelé cet accord pour des raisons économiques, explique à Stratégies Antoine Monnin, directeur du Fonds national de promotion et de communication de l’artisanat (FNPCA). Ce n’est pas en raison d’une politique de réduction de coûts, mais à cause des nouvelles règles comptables appliquées aux établissements publics.»
Critiques de la Cour des comptes
Concrètement, l’investissement du FNPCA dans le sport et le handball ne devait pas, initialement, dépasser 12% du budget total. Avec un coût annuel d’environ 1 million d’euros, sur un budget global de 10 millions, l’Artisanat était jusqu’alors dans le cadre. Or, les nouvelles règles de calcul évaluent désormais à 72% la part du partenariat handball dans le budget !
Par ailleurs, en mai 2013, la Cour des comptes avait fortement critiqué ce partenariat sportif. «Les retombées de ce parrainage en termes de notoriété, d’image et de visibilité […] ne sont pas probantes», indique un communiqué de l’instance.
Retour à une communication classique
«Nous avons souffert d’une sous-médiatisation du handball, se défend Antoine Monnin, du FNPCA. L’objectif était, à l’époque, de répondre à une demande du conseil d’administration d’investir l’univers du sport. Nous avons proposé un territoire de communication inattendu pour l’artisanat.» Le FNCPA devrait revenir à une communication plus classique.
Ce départ fait le bonheur de Caisse d’épargne. Toutefois, Thierry Martinez, directeur de la communication de l’enseigne, se défend de tout opportunisme: «Nous avons commencé à discuter avec la Fédération française en mars 2014, indique-t-il. Nous savions que le contrat avec l’Artisanat risquait de ne pas être renouvelé.» Caisse d’épargne a fait le choix de disciplines olympiques dans sa stratégie de sponsoring. L’établissement financier est déjà partenaire du ski français et du mouvement olympique, via la BPCE.
L’enseigne cherchait une exposition et visibilité en dehors des périodes des Jeux. C’est pourquoi Caisse d’épargne, après avoir signé avec la Fédération française de handball, a conclu le même type d’accord avec celle de basket-ball. En sport collectif, il reste encore le volley-ball à investir. Mais la place est prise actuellement par Generali.