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Confrontée à une direction discréditée et à une guerre de succession, la CGT est empêtrée dans une crise profonde. Comment le premier syndicat de France peut-il s'en sortir en évitant les pires conséquences? Emmanuel Gavard @ManuGavard

Drapeau rouge en berne. Après trois scandales successifs (travaux dispendieux dans son appartement puis son bureau de fonction, et une indemnité de départ jugée suspecte), le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a été poussé à la porte. «Aux yeux du public, il a été responsable du pire de ce qu’il dénonce», estime Gilles Masson, président de M&C Saatchi GAD qui conseilla la CFDT.

Deux mois durant, le porte-drapeau de la CGT a évité les balles pour finalement signer sa lettre de démission. Depuis, le syndicat peine à trouver un nouveau chef... Philippe Martinez, pressenti au poste, est finalement écarté le 14 janvier par le parlement de l’organisation syndicale. La CGT s’enlise.

Deux camps s'affrontent

«Après la chute du mur du Berlin et pendant le déclin du Parti communiste, le travail de Bernard Thibault a été de dissocier la CGT de son passé politique», raconte Raymond Soubie, président de Alixio et Taddeo. Et il a réussi. Mais l’idéologie du mouvement associée aux cadres dirigeants, elle, n’a pas changé et n’a jamais été clairement redéfinie.

«Aujourd’hui, deux camps non biocompatibles se font face au sein de l’organisation», décrit Gilles Masson. «On a affaire à des luttes de tendances et de personnes considérables», ajoute Raymond Soubie. Année après année, dans ses plus grands corps de métier (SNCF, EDF…), la CGT perd de sa représentativité. Et de plus en plus de sa crédibilité. Quelles sont les issues possibles?

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