Art
La plateforme Bright, qui sera lancée officiellement au printemps, entend démocratiser l’appropriation de l’art numérique par les marques, les agences et les espaces publics. L’après-pub ?

Baignant dans la culture numérique depuis des années, Abdel Bounane, fondateur et éditeur du magazine Amusement, lance avec Martin-Zack Mekkaoui, directeur technique associé, Bright, un écosystème reposant sur une plateforme web, qui expose et monétise une sélection d’œuvres numériques, et sur un «studio» qui crée des activations digitales sur-mesure. Existant depuis quelques mois en version bêta fermée, la plateforme Bright cible tous les espaces dotés d’écrans sur lesquels «passent en boucle des chaînes d’information silencieuses, qui détonnent bien souvent dans leur environnement».

 

La plateforme, qui sera lancée officiellement au printemps, est accessible sur abonnement, de 9 euros à 499 euros selon le profil de l’utilisateur et de ses besoins. Prônant un mode de rémunération «juste et équitable», le fondateur a réussi à fédérer quatre-vingts artistes, spécialisés en data art, animation, art vidéo, etc., qui percevront 50% des bénéfices générés par les abonnements.  

Playlist d'œuvres

«Nous sommes partis du constat que les artistes numériques n’avaient aucune plateforme pour vendre leurs travaux, explique Abdel Bounane. Sur You Tube, il faut faire des millions de vues pour que cela rapporte quelque chose. Quant aux galeries, elles diffusent l’art numérique de manière veillotte en continuant à vendre des DVD ou des Blu-Ray.»

 

Avec une technologie de diffusion qui lui est propre (une clé HDMI donne accès au catalogue Bright), la plateforme propose à ses abonnés de créer des playlists d’œuvres, «qui peuvent évoluer en fonction du contexte, du moment de l’année», et offre deux fois par an les services d’un curateur «qui observe les lieux et prend des photos, ce qui permet de créer un channel personnalisé soit en fonction d'un événement, ou de la direction artistique du lieu».

 

L'initiative s’adresse également aux collectivités et aux espaces publics. Bright vient d'ailleurs de remporter un concours, mené par la mairie de Paris et un spécialiste de la publicité urbaine, pour diffuser du data art sur cent écrans d'Abribus.

 

Bright, c’est également un «studio», dirigé par Fabrice Starzinskas, ancien creative technologist chez We are social. Sont proposées aux marques et aux agences des activations digitales sur-mesure. A l'actif de Bright Studio, une dizaine de projets pour Audi, Nike, le Centre Pompidou ou encore Twitter. «Il y a quinze ans, l’art numérique était l’œuvre de bidouilleurs, remarque Abdel Bounane. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à une certaine maturité et nous avons la place et les écrans nécessaires pour diffuser du beau.» Une initiative qui pourrait peut-être séduire la ville de Grenoble.

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