1/ Déterminer ses objectifs
C’est décidé, vous lancez une campagne de crowdfunding (finance participative) en ligne. Pour mémoire, l’idée est d'initier un appel à dons sur une durée limitée (en général un mois). Pour obtenir votre financement, il faut que vous atteigniez au moins votre objectif (objectif que vous pouvez dépasser!). Dans le cas contraire, vos soutiens sont remboursés sans frais. Il convient ensuite de se poser les bonnes questions, pour déterminer sa stratégie. «C’est essentiel, souligne Jean-Luc Vallejo, CEO de la start-up Isketchnotes, qui a engrangé 346 000 dollars de promesses de dons. Qu’est-ce qu’un crowdfunding réussi? Atteindre ou dépasser son objectif de levée de fonds? Acquérir de la visibilité? Conquérir des investisseurs, des partenariats industriels?».
2/ Choisir la bonne plateforme
Une fois votre objectif déterminé, selon votre type de projet, il vous faut choisir votre plateforme. Les américaines Indiegogo et Kickstarter sont dédiées aux start-up technologiques. «Kickstarter permet d'avoir une visibilité à l’international, auprès d'investisseurs et de partenaires potentiels», souligne Dimitri Singer, CEO de 3D Sound Labs, qui vient de lancer sa campagne.
Attention, pour pouvoir lever des fonds sur la plateforme Kickstarter, il faut avoir une entité juridique dans certains pays (dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni…), listés sur son site, mais la France n’y figure pas. «Il faut ouvrir une filiale américaine, immatriculée, donc passer par un avocat américain qui s’occupe des formalités, ouvrir un compte bancaire, etc. Comptez 1 500 à 5 000 dollars», précise Dimitri Singer. En France, Ulule et Kiss Kiss Bank Bank figurent parmi les plus connues, ainsi que Touscoprod, dédiée à la coproduction de projets cinématographiques.
3/ Faire campagne
Il faut préparer le terrain, notamment auprès de sa communauté. «Tout se joue dans les premières 48 heures: c’est là qu’on récolte le plus d’argent, et que le buzz monte ou pas», avertit Pierre Gochgarian, cofondateur de Prizm, 161 000 dollars de promesses de dons sur Kickstarter. «Une campagne se prépare minimum deux mois avant: il faut contacter la presse, la communauté de fans, pour qu’il y ait du monde sur le site le jour J», poursuit-il. Au préalable, il faudra donc parler de son projet sur les réseaux sociaux, faire circuler des vidéos de démos, mais aussi écumer les conférences de start-up, comme le Paris Founders Event monté par le blog Rude Baguette.
Nombre de campagnes de crowdfunding visent autant à faire parler d’un projet qu’à le préfinancer. «Cela permet d’annoncer officiellement que l’on recherche des sponsors derrière, de l’argent», décrypte Marie-Vorgan Le Barzic, déléguée générale du Numa. De fait, avec sa campagne «Co-bâtissons!» sur Kiss Kiss Bank Bank, l’espace de co-working parisien est parvenu à attirer de gros sponsors, tels EDF et la BNP Paribas.
4/ Soigner la qualité du produit
Pour soutenir un projet de produit physique ou de service, bien garder en tête que les donateurs en seront aussi les beta-testeurs. «On bénéficie de conseils d’early adopters souvent bienveillants, qui peuvent nous faire progresser», précise Pierre Gochgarian. De fait, une plateforme de crowdfunding permet de prendre des précommandes –et donc de préfinancer sa production– et de mener une véritable étude de marché. Il faut donc avoir un produit relativement fini et industrialisable à proposer. Les internautes sont devenus méfiants, à cause de précédents tels que celui de la console de jeux «open source» Ouya, en 2013: elle avait récolté plus de 8 millions de dollars sur Kickstarter, mais fut vite dénoncée comme une «arnaque» par les premiers testeurs.
Il faudra parler de son projet sur les réseaux sociaux et écumer les conférences de start-up.
