Salon
Plusieurs tendances s'esquissent à la grand-messe du mobile, qui a ouvert ses portes à Barcelone lundi 2 mars. Avec notamment de nouveaux smartphones haut de gamme de Samsung qui embarquent pour la première fois des solutions de paiement, des casques de réalité virtuelle et des montres connectées. Grand absent, Apple continue d'influencer ses concurrents.

La grand-messe du mobile, le Mobile World Congress, s’ouvrait à Barcelone ce lundi matin. Mais cette année encore, plusieurs marques ont lancé les hostilités la veille, telles Huawei et Samsung, qui tenaient leurs conférences de presse dès la veille, aux quatre coins de la ville. Une manière de créer «leurs» événements, de se distinguer des autres. Plusieurs tendances-clés se distinguent, marquées inévitablement par la nouvelle vague des objets connectés, nouveau relais de croissance de demain pour les constructeurs.

 

Smartphone anti-Iphone 6

 

Comme attendu, Samsung a dégainé dimanche soir le Galaxy S6 et le Galaxy S6 Edge, lors d’une conférence durant laquelle le géant sud-coréen a volontiers emprunté aux codes de communication d’Apple, JK Shin, PDG de Samsung Electronics, annonçant «le smartphone le plus élaboré au monde». Comme LG l’an dernier, Samsung cède à son tour à la mode du smartphone à écran incurvé pour le Galaxy S6 Edge. Sur les bords pourront être affichées quelques informations comme l’heure, la météo et la batterie, mais pas de notifications «push».


Les deux smartphones seront lancés le 10 avril dans 20 pays, puis dans le reste du monde. Samsung «premiumise» ses prix comme Apple, affichant 709 euros pour les premiers modèles S6 et 859 euros pour le S6 Edge.
 
Grande nouveauté côté marketing, Samsung lancera pour la première fois, dès le 26 mars, des précommandes –là encore comme Apple– pratique répandue dans l’univers du jeu vidéo. Rien de tel pour créer un effet d’attente: «Nous allons ainsi maintenir la vague après l’annonce d’hier, et assurer une notoriété et des ventes sans attendre le  lancement officiel», précise à Stratégies Guillaume Berlemont, directeur marketing de Samsung Electronics France.


De fait, Samsung mise gros sur son nouveau smartphone  alors que ses ventes de smartphones se sont effondrées de 19,6% au quatrième trimestre 2014, face à l’Iphone 6, et que la division mobile représente 50% de son chiffre d’affaires. Or, en positionnement, «Samsung est pris en tenaille entre Apple, et les marques d’entrée de gamme chinoises, telles ZTE et Xiaomi», souligne Thomas Husson, analyste à l'institut Forrester.
 
Guerre du m-paiement
 
Autre fait inédit pour Samsung, il lance des services liés aux smartphones. Ses deux nouveaux modèles incluront un système de paiement mobile, disponible cet été aux Etats-Unis et en Corée du Sud. Samsung a noué des partenariats avec des banques, Visa et Mastercard, et a annoncé la semaine dernière le rachat de la start-up Loopay, à l’origine d’une solution de m-paiement. Conséquence de ce rachat , Loopay permet au téléphone de communiquer directement avec le lecteur de la piste magnétique présent dans le terminal de paiement –un atout dont ne dispose pas Apple.
 
Pour l’Europe et la France, le constructeur va chercher à nouer des partenariats, notamment avec des banques. Samsung Pay reposera sur la reconnaissance biométrique, grâce au capteur d’empreintes digitales présent sur le Galaxy S5, et les Galaxy S6.
 
Il se lance là sur un nouveau terrain de bataille, face à Apple Pay, déjà très développé aux Etats-Unis, et à Google Wallet, Google venant juste de nouer des accords avec les quatre principaux opérateurs télécoms américains (ATT, Verizon et T-Mobile).
 
Bataille de montres
 
Alors qu’Apple doit lancer sa montre connectée le 10 mars, bon nombre de constructeurs ont pris les devants. Car par sa capacité à rendre désirables des innovations, comme l’Ipad en 2010, l’arrivée de la marque à la pomme sur ce nouveau segment sera «un tournant pour les wearables», soit des accessoires et vêtements connectés, estime le cabinet de recherche CCS Insight.

 

Avec, pour certains, des «smartwatches» au design qui en font de véritables montres-bijoux, telle celle du français Withings, conçue en Suisse. Hier, la surprise est venue du côté du chinois Huawei, qui a dévoilé une montre d’apparence classique au cadran rond, sous Android Wear. Le numéro trois mondial du smartphone (75 millions de modèles écoulés en 2014) développe donc à son tour des objets connectés autour du smartphone. Asus a dévoilé une montre-bijou à écran carré, et LG Electronics un modèle compatible avec la 4G, la Watch Urbane LTE, elle aussi à cadran rond métallique, mais qui, contrairement à la plupart des smartwatches, est dotée de sa propre carte SIM.


Des montres qui pourraient doper les push notifications, un des outils de marketing mobile de demain, mis en avant par l’agence Accengage dans son premier Observatoire sur le sujet, il y a quelques jours. «Les montres ne recevront pratiquement que des push notifications, ces «micro-moments mobiles» qui permettront de personnaliser et contextualiser le message publicitaire», souligne Thomas Husson.
 
Réalité augmentée
 
Lors de sa conférence de presse lundi matin, Microsoft a évoqué de nouveau son casque de réalité augmentée Hololens, sans préciser de date de lancement. Surprise, Polaroid a dévoilé son casque de réalité virtuelle, et même le constructeur de smartphones HTC, en partenariat avec Valve, à l’origine d’une plateforme de jeux en streaming. Samsung, quant à lui, a dévoilé une nouvelle version de son casque Gear VR, compatible avec les Galaxy S6. Son modèle d’origine sera commercialisé en France mi-mars pour 199 euros. Sans campagne publicitaire, car «cela reste un produit de niche», admet Guillaume Berlemont.

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