Télécoms
Entretien avec le patron de la filiale française du groupe chinois ZTE, fournisseur global d'équipements télécoms et de solutions réseaux, qui compte 140 salariés en France.

Comment comptez-vous vous démarquer des autres constructeurs?

William Chhao. Il existe près de 40 marques mobiles en France. Mais lesquelles fabriquent réellement leurs propres mobiles? Certaines se contentent de faire fabriquer leurs appareils en Chine et d’y apposer leur marque en propre ou sous licence. Nous avons décidé de lancer nos produits en France en profitant de l’effet Free Mobile, qui a créé un marché des appareils vendus «nus» [sans abonnement lié]. Nous avons commencé avec des smartphones d’entrée de gamme. Sur un segment différent, nous allons lancer en France cette année quatre modèles Nubia, la marque haut de gamme du groupe, plus axée sur la photographie.

 

Vous semblez vouloir faire de la R&D un axe de différenciation. Mais Huawei met aussi la sienne en avant…

W.C. Comme Huawei, nous sommes issus du monde des équipementiers télécoms avec un background très orienté technologies. Mais nous voulons nous distinguer par la recherche et développement. Nous avons une force de frappe dans ce domaine: nous y investissons 10% de notre chiffre d’affaires et détenons 13,5% des brevets en 4G. Dans cette course à «l’armement» entre constructeurs, il faut trouver des axes de différenciation: la mémoire, le design, le smartphone le plus fin… Nous avons misé sur la sécurité, car verrouiller les informations toujours plus nombreuses contenues dans le smartphone est devenu un enjeu clé. Notre modèle Star 2 comporte ainsi un système de reconnaissance vocale, conçu avec Nuance. Et le ZTE Grand S3 un système de reconnaissance par les yeux, qui détecte l'empreinte des vaisseaux sanguins dans ceux-ci en s'appuyant sur la technologie Eyeprint ID de la start-up Eye Verify.

 

Quelle sera votre stratégie marketing pour vous faire connaître en France?

W.C. Nous n’avons pas prévu de campagne publicitaire classique. Ce n’est pas par une campagne d’affichage dans le métro que nous allons nous faire connaître. Nous disposons déjà d'un bon réseau de distribution par le biais des opérateurs. Nous misons plutôt sur le marketing digital, avec l’agence Josiane. C’est plus cohérent avec notre cible, les jeunes de 15–25 ans. Pour mieux nous faire connaître, nous aurons notre premier placement de produit avec plusieurs appareils mobiles qui apparaîtront dans un film à l’affiche en juillet, qui cible les jeunes. Aux Etats-Unis, nous avons commencé à sponsoriser notre premier club de basket de NBA il y a trois ans. Nous sommes maintenant sponsors de trois clubs. Dans ce pays, nous misons sur le basket, et notre concurrent Huawei sur le football en Europe.

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