Loin de le satisfaire, l’autorisation donnée à Amazon d’effectuer ses premiers tests de drones aux Etats-Unis ne lui sert à rien pour le moment. Une fois n'est pas coutume, le groupe monte au créneau.

Pas content. Amazon a pointé une nouvelle fois, mardi 24 mars, le retard des Etats-Unis pour mettre en place des règles pour les drones commerciaux. Confronté à une concurrence forte sur les délais de livraisons, Amazon veut mettre en place ses livreurs volants rapidement pour pouvoir déposer ses colis sur le pas de porte de ses clients en 30 minutes - le projet Prime Air. Mais la société de Jeff Bezos déplore le retard américain et tape encore sur les autorités.

Car l’agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) ne l’entend pas de cette oreille. Elle a octroyé la semaine dernière une licence «expérimentale» autorisant le groupe américain à tester des drones de livraison aux Etats-Unis. Hélas, ces derniers doivent rester à vue du pilote pendant tout le vol. Peu pratique, surtout pour livrer en ville.

La technologie plus rapide que la loi

«Nous avons innové si rapidement que le [système de drone] autorisé est devenu obsolète», a indiqué le 24 mars Paul Misener, vice-président d'Amazon, dans le texte d'une intervention prévue lors d'une audition au Sénat. «Nous sommes passés à des concepts plus avancés que nous testons déjà à l'étranger. Vendredi dernier, nous avons demandé à la FAA la permission de faire voler un de ces drones avancé aux Etats-Unis, et nous espérons que cette permission sera accordée rapidement», a-t-il ajouté.

Ce n'est pas la première fois que le groupe déplore la lenteur des autorités américaines pour autoriser ses essais. Début décembre, Paul Misener avait même menacé dans une lettre à la FAA de délocaliser l'essentiel de la recherche en la matière en dehors des Etats-Unis. 

Retard américain

A ce jour, aucun pays n'a encore autorisé le projet Prime Air. «Mais les discussions en Europe et avec des organismes multinationaux avancent», a affirmé Paul Misener. Aux Etats-Unis, «obtenir l'autorisation a pris beaucoup trop longtemps, et indiscutablement plus longtemps (plus d'une demi-année) que dans d'autres pays», a-t-il ajouté. 

Un rapport de l'organisme d'audit du Congrès (GAO) présenté lors de l'audition a appuyé l'idée d'un retard américain, en relevant que des règles étaient en place au Canada depuis 1996 et en Australie depuis 2002. Au Japon, des drones sont utilisés depuis plus de dix ans dans le secteur agricole pour répandre des engrais et des pesticides, et plus d'un millier de 

permis ont été émis pour des drones commerciaux en Europe, note encore le rapport. L’Oncle Sam prend son temps… 

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