Environnement
Pour sa dernière campagne avec Fred & Farid, la coopérative Biocoop a voulu être écolo jusqu'au bout des ongles. Ce qui n'a pas été sans débauche d'énergie!

L’écologie se loge surtout dans les détails. Après sa campagne virulente contre les lobbies l’année dernière, Biocoop voulait s’engager sur le terrain de «la preuve écologique». Avec Fred & Farid, elle a imaginé la campagne la moins consommatrice de CO2: un vrai casse-tête pour les équipes.

Tout d’abord, l’agence a voulu utiliser le moins possible d’objets numériques, gros consommateurs d’électricité.  

Sténopé

«Pour les photos , nous avons travaillé avec David Ledoux , raconte Benjamin Marchal, l’un des deux directeurs de création. Il a utilisé un sténopé Un appareil photo artisanal: une boîte noire percée d’un trou, dans laquelle est disposée une feuille de papier photographique. «Le problème est le temps de pose, note Benjamin Marchal. Il dépend énormément de la météo et peut aller de 30 secondes à une heure. Les modèles devaient bouger le moins possible!» Pas facile avec les animaux ou le vent dans les arbres, le rendu est flou. Cela donne un côté artistique et atypique. Chaque prise n’a été faite qu’une fois, sans back-up numérique.

Pour le texte et le logo de la marque, un typographiste a travaillé au pinceau, «et il n’avait qu’une seule chance!», relève Olivier Lefebvre, l'autre directeur de création. Le film du making of a été tourné avec deux caméras Bolex des années 50 et 70, sans batterie. Elles sont «remontées» à la main, et tournent via un ressort. Le montage? Sur un ordinateur fait main dans un cageot à partir de pièces de récupération.

 

Clé USB en bois

Pour réduire les déplacements, les équipes travaillent à effectif minimal. Lors des prises de vue, les deux directeurs de création sont restés à Paris, et les communications étaient restreintes à quelques textos. Les déplacements se sont faits en train ou voiture hybride. Les rares objets électriques utilisés étaient alimentés par un alternateur monté sur un vélo! Pour les relations presse, le communiqué est en papier recyclable en graines de basilic (qui poussent si on les arrose), et la clé USB en bois, fabriquée en France.

 

Au final, la campagne a coûté 720 000 euros, et a divisé par trois le bilan carbone habituel pour ce type d’opération. «Tout est fait, partout, pour qu’on consomme le plus possible. C’est hallucinant l’énergie que ça demande de ne pas consommer!» conclut Olivier Lefebvre. Le bilan énergétique doit-il prendre aussi en compte celle des équipes? 

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