Littéralement une renaissance. Qui plus est, qu’elle doit à l’innovation technologique. Terraillon dévoilait, jeudi 9 avril, quelques objets connectés qui lui redonnent un coup de jeune.
Au menu, des pèse-personne connectés, les Web Coach Easy View, dévoilés en janvier au CES de Las Vegas, la grand-messe high-tech, et commercialisés ce printemps. «Au CES, on était un peu au milieu des start-up de la French Tech. Mais sous sommes une marque française historique, avec des valeurs d'usage», souligne Didier Bollé, son PDG. Ces balances se caractérisent par un écran détachable à poser à portée de vue. Elles relevent des données telles que la masse graisseuse, la masse hydrolique et la masse osseuse, et permettent de comparer les pesées. Côté cuisine, la balance connectée Nutri Tab permettra de calculer la valeur nutritive des aliments et de scanner des codes-barres pour reconnaître 20 000 produits.
Ces appareils sont liés à l’application mobile Wellness Coach, qui vient d’être lancée avec les agences Digitas LBI et Phonevalley (Publicis Groupe). Un nouveau service phare, qui a fait l’objet d’une campagne publicitaire radio et TV fin 2014. Pour cette campagne offensive, Terraillon avait monté une opération de bartering. Elle fournit des paramètres de santé tels que l’indice de masse corporelle. A la partie gratuite, la marque a ajouté du coaching payant, qui donne accès à un suivi personnalisé par téléphone avec une diététicienne pendant trois mois.
Seconds sur le marché français
La vénérable marque française avait entamé sa mue connectée mi-2013. Elle dévoilait alors son premier pèse-personne connecté, une série de modèles au design simple et aux couleurs acidulées, ainsi qu’un bracelet. Avec succès: Terraillon a écoulé 60 000 pèse-personnes connectés en 2014, et «nous sommes seconds sur le marché français sur ce segment», précise l’entreprise.
Terraillon, plus que centenaire – elle a été lancée par Lucien Teraillon en 1908 – revient de loin. La spécialiste du pesage, depuis 2003 dans le giron du groupe familial Footkin, basé à Hongkong, réalise déjà environ 10% de ses ventes avec les produits connectés. Elle a réalisé un peu moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014, dont 30% à l’international.
Mais les années précédentes, en difficulté, elle est passée de main en main: groupe Bernard Tapie en 1981, consortium CDR en 1995, fonds d’investissement irlandais Hibernia en 1999, puis Measurement Specialities en 2001.
Avec ce tournant digital, Terraillon capitalise sur sa notoriété (plus de 50% de notoriété spontanée). Car le spécialiste du pesage est déjà présent dans bon nombre de cuisines et de salles de bains. La marque sera donc plus rassurante auprès de certaines cibles que les très branchées start-up Withings et Fitbit.
Mieux, les objets connectés ont pour immense avantage d’être – très – rentables. Avec une marge confortable: un pèse-personne classique est vendu en moyenne 30 euros, contre 130 euros pour sa version intelligente.
Du même coup, Terrraillon investit de nouveaux circuits de diffusion: «Nous sommes présents chez Darty, Boulanger, le réseau Lick…», énumère Didier Bollé. Des animations avec des diététiciens sont aussi menées en ce moment dans certains magasins Fnac. Et «nous parlons à de nouveaux interlocuteurs comme Orange, des pharmaciens ou des mutuelles», ajoute le PDG.
Autre preuve de la volonté de moderniser son image de marque, Terraillon est partenaire de la course à pied Color Run, où les participants se feront asperger des poudre colorée (100% naturelle) qui se déroule à Paris le 19 avril.
