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En deux jours, il a eu sa photo dans Le Parisien, Le Figaro, et est même passé aux Grosses Têtes de RTL. Loïc Breat, ingénieur en informatique, a fait la une des journaux comme «l’homme qui aimait trop Ikea». Mais le fond de l’affaire est-il aussi simple que cela? Stratégies a retrouvé le blogueur.

Vous avez été présenté comme «déçu», «refroidi» par la marque que vous aimez beaucoup, car elle vous avait interdit de faire une encyclopédie sur ses produits. Que s’est-il réellement passé?

Loic Breat. J’ai commencé en 2008 une activité de blogging sur Ikea, une marque que j’aime beaucoup. J’ai acheté le nom de domaine Ikeaddict.com, avec lequel j’ai constitué une communauté de fans de la marque comme moi et que j’anime. J’ai été régulièrement invité à des lancements de produit, de collection et même parfois des voyages par Ikea. En 2014, j’ai eu l’idée de faire une encyclopédie Ikea. J’ai regardé le nom de domaine Ikeapedia.com, qui était utilisé par une personne qui n’en faisait rien, à part des publicités. J’ai proposé de l’acheter. Le prix de départ était de 120 euros. Nous avons négocié, et cette personne me l’a finalement cédé pour 70 euros. Deux semaines plus tard, j’ai reçu une lettre d’un cabinet de gestion de noms de domaine, une sorte de mise en demeure. Il m’a demandé de lui céder le nom de domaine Ikeapedia.com, sinon, il m’envoyait les avocats. Je travaille dans la sécurité informatique, donc, je trouve cela normal. A l’époque, il y avait une grande campagne de rachats de noms de domaine par le groupe suédois. On parlait beaucoup sur internet du site Ikea Hackers. Je pense que je faisais partie de cette campagne massive.

 

Une démarche pas très amicale, tout de même? 

L.B. La lettre était un peu dure, comme toutes les lettres juridiques. J’étais vraiment en très bons termes avec Ikea et je n’étais pas malveillant. Un coup de fil aurait été approprié... Mais je pense que ce sont des procédures automatiques gérées au niveau du groupe et qui n’ont rien à voir avec Ikea France. Honnêtement, cela ne m’a pas du tout empêché de dormir. Je leur ai cédé gratuitement Ikeapedia.com deux jours plus tard. Je ne voulais pas de problème. J’ai même payé 10 euros pour le processus de transmission du nom de domaine. Ce sont encore des petites sommes, à ce niveau-là…

 

Et depuis?

L.B. Je suis toujours en très bon termes avec Ikea. J’ai été surpris de voir cette affaire sortir dans la presse. Le Parisien m’avait appelé au départ pour parler de l’interdiction des parties de cache-cache dans les magasins en Chine. Tout ce que j’ai dit est vrai. Je ne peux rien nier de ce qui est dans cet article, mais je suis très surpris des proportions que cela prend. Cette histoire date d’il y a un an! Et je suis toujours en très bon termes avec Ikea. Je suis même convié à un voyage la semaine prochaine. Pour être franc, je suis un peu mal à l’aise. Il n’y avait aucune mauvaise intention de ma part. J’ai évoqué cette histoire au détour de la conversation. Je pensais que le papier parlerait de la Chine et qu’il y aurait à la rigueur un encadré sur mon aventure, voire rien du tout. C’est l’inverse qui s’est produit…

 

 Et qui a été repris en boucle!

L.B. Oui. Certains parlent même de procès, de plaintes, alors qu’il n’y a rien de tout cela. Je n’ai pas été interdit de faire mon encyclopédie Ikeapedia. Ils m’ont juste interdit d’utiliser le nom de domaine. C’est dommage, oui. L’encyclopédie existe bien, mais sur Ikeaddict. Toutes les informations sur les produits sont facilement exploitables sur le site d’Ikea. C’est pratique quand on maîtrise un petit peu l’écriture de logiciel.

 

L’Obs a indiqué que l’onglet Ikeapedia avait été indisponible suite à cette histoire… C’était volontaire?

L.B. Pas du tout! Je travaille sur de nouveaux serveurs informatiques depuis janvier 2015. Tout n’est pas encore au point car j’ai pris du retard pour des raisons personnelles. Lundi dernier, je travaillais justement sur les serveurs.

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