Réseaux sociaux
La start-up Feeligo capitalise sur l'engouement pour les émoticônes, ces figurines utilisées sur le web pour symboliser une émotion, en proposant une version sponsorisée par les marques.

C’est un de ces phénomènes qu’adore la culture web, et dont s’emparent les marques : les émoticônes (emojis en japonais), ces petits symboles humoristiques traduisant un mot, un sentiment en une image. Véritable langue vernaculaire du mobile, ils ont envahi les SMS, mails, et réseaux sociaux, de Facebook à Twitter. La start-up Feeligo s’est emparée du phénomène, en lançant leur pendant sponsorisé, des «brands stickers».

A l'origine, le projet était plus vague: «On proposait un module permettant aux réseaux sociaux spécialisés de générer un revenu en vendant à leurs utilisateurs des biens virtuels », résume Jonathan Levy-Bencheton, 27 ans, cofondateur de Feeligo, qu’il a créée en 2012 en sortant de HEC avec David Bonapersona, passé par Paris Tech.

Le jeune entrepreneur change vite son fusil d’épaule en voyant la montée en puissance du phénomène «emojis» en Asie. «Je travaillais chez Publicis Singapour, j’ai vu le cas du réseau social japonais Line, qui proposait à ses utilisateurs d’acheter et envoyer des “stickers” customisés (personnages, animaux, etc.) pour accompagner chaque message», raconte Jonathan Levy-Bencheton. Passée par l’incubateur HEC Petit Poucet, Feeligo a levé 1,1 million d’euros, et vise une seconde levée de fonds cette année.

Travail intermédiaire

«Nous avons eu l’idée d’ouvrir cet univers de stickers sponsorisés à des réseaux sociaux ou des forums…», résume-t-il. L'idée: Feeligo joue les intermédiaires entre des marques et des plateformes partenaires qui ont des communautés importantes, telles Au Féminin, M6 Web, Caradisiac, Tom’s Guide, ou encore, outre-Atlantique, le Réseau social Kidzworld. «Via notre plateforme, on fournit des stickers non-sponsorisés, ou des stickers de marques, que l’on poussera sur la communauté la plus adaptée selon la marque et leur audience», poursuit-il.

Feeligo a aussi conçu un algorithme, qui permet d’analyser le contenu des messages qu’écrit un utilisateur, et de lui proposer automatiquement un sticker adapté. Des opérations parfois menées de concert avec des agences media. Comme pour une campagne publicitaire classique, Feeligo définit le budget avec la marque, et le temps durant lequel elle veut communiquer.

Pour un de ses premiers clients, Duracell, elle a ainsi intégré le fameux lapin dans une série de 16 émoticônes sur le site Aufeminin.com. «L’emoji du lapin Duracell, créé par Feeligo, est un langage universel: il parle aux Chinois, aux Américains… C’est du native advertising, plus indirect qu’une traditionnelle bannière publicitaire en format Flash», souligne Vincent Deneux, PDG de Liquidthreat (Starcom Media Group).

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.