Interview
Béatrice Duboisset organisait ce 31 mai la seconde édition française des TED X Women, déclinaison des TED, format américain de mini-keynotes.

Dimanche 31 mai, jour de la fête des Mères (simple hasard de calendrier, dixit les organisateurs), la seconde édition française des TED X Women se tenait au théâtre du Gymnase, à Paris. Nom de code: TED X Champs-Elysées Women, une exigence de nom voulu par le siège américain (les TED X Paris étant déjà pris). Dans une salle comble, un public de 800 personnes a assité aux «talks» très marketés de dix minutes des dix intervenantes présentes sur scène pendant la demi-journée. Une déclinaison des fameux TED, qui ont imposé ce format à l’américaine  autour des sciences, de l’art, de l’éducation, des questions mondiales… et qui se veulent axés sur des valeurs d’innovation, de partage et d’audace. L'ensemble peut paraître trop marketé, alors que l’on compte en France vingt licences de la marque TED X. Et que TED couvre désormais plus de 3 000 événements dans 167 pays et en 47 langues. Explications de Béatrice Duboisset, fondatrice de cet événement en France.



Vous exploitez en France la marque TED X Women, pour sa seconde édition. Quelles sont les conditions posées par les fondateurs?

Béatrice Duboisset. J’ai la licence d’exploitation de la marque pour un an, qui est attribuée par le siège à New York; le TEDX Women, qui existe depuis 2010. Nous avons certaines contraintes. Notre TED X doit se dérouler dans les cinq jours qui suivent la tenue du TED X Women à San Francisco. Nous devons assurer la captation vidéo, une rediffusion dans les quinze jours qui suivent sur la plateforme TED X Talks. Mais aussi développer l’aspect communautaire, qui passe par des relais sur Twitter, Facebook et un blog. L’événement est géré par une équipe de bénévoles. La billetterie a vocation à assurer le budget, et non pas à dégager des bénéfices. Enfin, nous devons respecter l’identité du TED X Women: transmettre des messages de leadership, à l'américaine, et, comme pour tous les TED, des valeurs d'inspiration, de transmission, de partage du savoir et de bienveillance. Outre-Atlantique, des profils de femmes connues comme Jane Fonda ou Sheryl Sandberg ont été mises en avant pour les premières éditions.

 

Quelle est l’identité de votre TED X Women? Contrairement à la version d’origine, vous ne privilégiez pas des secteurs émergents ou l’innovation.

B.D. L’idée-clé reste de mettre en avant des femmes qui font beaucoup mais le font peu savoir, alors qu’elles ont une expérience à partager. Il y a aussi les notions d’inspiration, de création. L’idée est de montrer qu’une femme ne se réalise pas seulement au travers du leadership ou d'un poste à responsabilité.

Nous voulions aussi présenter des parcours variés, avec des échecs et l’art du rebond: Stéphanie Pelaprat (fondatrice de Restopolitan) qui a réorienté son entreprise pour être rentable, Fanny Guibouret (directrice générale de l’hôtel du Louvre) qui a mené sa carrière au sein du groupe Hyatt à force d’acharnement, malgré des difficultés… Autre exemple, Fatoumata Kobe (doctorante en astronomie à l’université Pierre-et-Marie-Curie), qui venait de parler son travail sur les risques de pollution de l’espace.



L’intervention de Delphine Guey, directrice des affaires publiques et presse de la filière semencière française, a été assez critiquée sur les réseaux sociaux. On lui reproche d’être venue tenir un discours pro-OGM…

B.D. Nous l'avons retenue car c’est une femme de terrain qui connaît les agriculteurs. Elle voulait les aider à être mieux compris par la population. Pour cela, après ses études de biochimie, elle a choisi de travailler dans la communication plutôt que la recherche. Sur son «talk», il était important de lui laisser son territoire d'expression: elle pouvait défendre un parti pris tant qu’elle ne critiquait pas ses opposants. Dans les TED, il y a deux interdits sur scène: la politique et la religion.

 

Vous prévoyez un prochain TED X Woman?

B.D. Oui, je compte en réorganiser un. Nous allons aussi monter les premiers TEDX Education, qui se tiendront au siège de l’Unesco le 5 octobre prochain.

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