Edition musicale
Les start-up occupaient le devant de la scène et les conversations de cette 49e édition du Midem, avec leurs propositions de services autour de la recommandation musicale, des réseaux sociaux et des objets connectés.

Assurément, pour cette 49e édition du Marché international du disque et de l’édition musicale (Midem), qui se tient à Cannes du 5 au 8 juin, cela fourmille d’idées, de nouveaux services à proposer autour de l’industrie musicale. Pléthore de start-up occupaient le devant de la scène. Notamment dans la Midemlab Startup Competition, qui opposait une trentaine de finalistes, dont neuf françaises.

Nouvelles catégories

Objectif de la Midemlab Startup Competition: récompenser les idées les plus innovantes, mettre en avant des start-up qui préfigurent (peut-être) des services et usages de demain. Sa première édition (2009) avait récompensé le service de streaming Sound Cloud. Preuve de la volonté des organisateurs du Midem d’élargir la place donnée aux start-up, cette année, elles sont réparties en trois catégories: Découverte musicale, recommandation et création; Marketing, engagement social et monétisation; Matériel et internet des objets, catégorie nouvellement lancée.

Les 5 et 6 juin, durant des sessions de deux heures, chacune d’entre elles devait présenter son «pitch» en cinq minutes, puis répondre aux questions d'un jury.

Les start-up gagnantes, annoncées dimanche 7 juin: Fusic (Israël), une appli mobile incitant ses utilisateurs à intégrer leur version d'une chanson au clip original récupéré sur You Tube ou MTV, Unique Sound (Etats-Unis), place de marché qui permet aux marques, créateurs de contenus ou agences de commander directement de la musique aux compositeurs pour leurs vidéos en ligne, et Basslet (Allemagne), un bracelet qui convertit les sons graves, les basses, en petits coups haptiques, à savoir des vibrations sur la peau.

Déclinaison d'usages à succès

Premier constat: la diversité géographique des porteurs de projet, issus de France en nombre, mais venus aussi d’Allemagne, Grande-Bretagne, Japon, Israël…

Autre fait, les services proposés s’inspirent d’usages qui ont fait leurs preuves dans l’univers digital. «Si la musique a apporté les premiers usages, par exemple avec Napster ou Kazaa, les start-up nouvelle génération copient des usages à succès: on a vu un Tinder for music, un Tripadvisor for music [la française The Best Song, un service de découverte musicale], un Pinterest de la musique, un Twitch de la dance musique, comme Chew [Royaume-Uni), etc.», analyse Stéphane Distinguin, fondateur et CEO de Fabernovel, président de Cap Digital, par ailleurs membre du jury du Midemlab Startup Competition (première catégorie). «Il y a aussi des services plus B to B: une plateforme de remastering de créations, que des artistes ont décidé à confier à des producteurs de leurs musiques, comme Soundbetter [Israël], ou encore une start-up spécialisée dans les partitions. La “french touch” s’est distinguée avec des start-up proposant des services autour de l’audiophilie, du son haute fidélité», poursuit-il.

Des services et de l'émotion

Dans les deux autres catégories, parmi les française en lice, Vinyl It s'appuyait sur le retour du disque vinyle en proposant à l’internaute de graver sa sélection musicale à l’unité à partir du catalogue de ses labels partenaires. Dans la vogue des objets connectés, Trak est un bracelet qui, à la manière de Shazam, identifie la musique entendue et permet de l’acheter. Lucie Labs a conçu également un bracelet connecté qui, muni de diodes lumineuses, est censé trouver son usage dans les concerts ou les événements sportifs. Dans les deux cas, leurs concepteurs incluent des services de paiement et de billetterie dématérialisés, qui devraient trouver leur usage lors des festivals ou événements. Les deux start-up cherchent des partenaires.

Par ailleurs, 13 autres jeunes pousses françaises, embarquées sous la bannière du pôle de compétitivité Cap Digital et du label French Tech, disposaient de leur propre espace d’exposition. Avec souvent des projets tout juste émergeants. Elles ont eu le privilège de présenter leur pitch devant la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, présente au Midem le samedi 6 juin.

Parmi celles-ci, le projet Heart never lies. Sa promesse: relever, avec un «tracker» d’activité semblable à un bracelet connecté, les émotions déclenchées par une musique. Et ce grâce à un algorithme qui, à partir du rythme cardiaque relevé par un capteur, «mesure le niveau d’activation du système nerveux autonome face à un stimuli, ici la musique», explique Régis Launier, son cofondateur. Détecter l’émotion suscitée par un morceau de musique chez des auditeurs, on imagine les usages pour les professionnels de la musique ou de la publicité.

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