Télécoms
Samsung a annoncé, lors d’une conférence à la Maison de la mutualité à Paris, une prise de capital dans Sigfox, le développement d’une plateforme pour objets connectés et l’ouverture d’un centre de recherche en France. Avec la bénédiction d’Emmanuel Macron.

Samsung pousse un peu plus ses pions pour s’imposer dans les objets connectés. En France. Ce lundi 15 juin, Young Sohn, président et directeur de la stratégie de Samsung Electronics, avait fait le déplacement à Paris pour faire quelques annonces. 

Première annonce, de taille: Samsung ouvrira un centre d’innovation à Paris, spécialisé dans le «cloud» et l'internet des objets. Des détails sur cette ouverture seront donnés d’ici un mois. 

Cette initiative était saluée par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, présent lors de la présentation, qui a estimé que «Samsung amène un très bon exemple, alors qu’on sent une réticence des grandes entreprises à travailler avec les start-up en France. Nous avons besoin que les investisseurs viennent ici.» Et de rappeler la décision récente d'Intel d'investir en France, «ainsi que Facebook, qui ouvre son premier centre à l’étranger pour l'intelligence artificielle, et Alcatel-Lucent [récemment acquis par Nokia] qui ouvre un nouveau “Bell Labs” à Lannion [Côtes d'Armor]».

Améliorer la connectivité entre objets

Pour se lancer dans la bataille des objets connectés, Young Sohn a dévoilé sa plateforme Samsung Artik, qui supportera les différents standards industriels (wifi, BT/BLE, Zig Bee/Thread) et protocoles. «Artik est une plateforme visant à atteindre la meilleure connectivité possible entre les différents objets de la maison en collectant les données dans le cloud tout en permettant d'en assurer au mieux la sécurité», précise Young Sohn. Cette nouvelle plateforme équipera l'ensemble des appareils produits par Samsung, soit environ 200 millions d'unités par an d’ici à 2020.

Par ailleurs, Samsung a annoncé le lancement de Smart Things Open Cloud, un service de cloud distant pour stocker les datas issues des objets connectés. Il permettra aussi de mettre à disposition des données grâce à un «open cloud» pour développer de nouvelles applications. Objectif: séduire la communauté des développeurs, et les amener à développer des applications et services pour Samsung. Pour ce faire, Samsung a ouvert ses API et ses SDK (kits de développement).

Participation dans Sigfox

Pour développer ce service, Samsung a déclaré des partenariats avec des start-up françaises, comme Bodycap, qui a conçu une pilule «connectée», et Weenat, qui a développé des capteurs connectés et une solution de surveillance et d’irrigation automatique des cultures pour les agriculteurs.

Par ailleurs, la firme sud-coréenne va prendre une participation au capital de Sigfox, à l’origine d’un réseau cellulaire bas débit pour objets connectés, pour un montant non dévoilé. Une corde de plus à l’arc de la start-up toulousaine, qui avait déjà levé 100 millions d’euros en février dernier et annoncé alors être ouverte à des partenariats.

Preuve que la bataille s’aiguise dans le développement de réseaux bas débit, plusieurs concurrentes à Sigfox se développent. La semaine dernière, la start-up Qowisio levait 10 millions d’euros. Et selon nos informations, Actility, à l'origine d'une solutions de réseau liée à l’internet des objets, a bouclé une levée de fonds de 25 millions de dollars, menée par Ginko Ventures. Cet investissement doit lui permettre de développer son offre Thing Park, basée sur le standard Lorawa mis en place par l'alliance Lora, annoncée par Bouygues Telecom en mars dernier.

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