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Deux jours de parution d'une unique annonce presse dans un quotidien régional auront suffi pour faire parler de la campagne de Crowdimo.fr, des réseaux sociaux aux chaînes télévisées nationales. Il faut dire que l'agence à l'origine de l'opération, Hémisphère droit, a misé sur un levier immanquable, le président de la République, et une date clé, la fête nationale française.

Les 13 et 14 juillet, c'est un François Hollande tenant une pancarte de mise en vente du Palais de l'Elysée pour un «investissement libre à partir de 1 euro» que les lecteurs du Parisien ont pu découvrir dans leur journal, sous-titré «Le 14 juillet 1789, les Français ont pris la Bastille. Le 14 juillet 2015, Crowdimo.fr permet aux Français de racheter l'Elysée».

Derrière cette proposition fantaisiste à la direction artistique discutable se cache un «projet citoyen», comme l'explique Charley Azoulay, directeur du développement de Crowdimo Invest: «Cette campagne est un test grandeur nature pour prouver la puissance financière du crowdfunding et éviter que les joyaux immobiliers sortent du patrimoine national.»

Le crowdfunding pour racheter des biens de l'Etat

Car c'est à l'Etat que s'adresse l'entreprise, fondée en janvier dernier et spécialisée dans le crowdfunding immobilier: chaque année, les pouvoirs publics cèdent des biens immobiliers, dont l'ensemble représente 64 milliards d'euros, afin de rembourser la dette du pays. Ce que regrette Crowdimo, c'est que la plupart de ces cessions soient faites de gré à gré, avec «des investisseurs la plupart du temps étrangers, qui ne partagent pas les mêmes valeurs que la France. Il est temps que l’immobilier fasse sa révolution, et cette révolution passera par le crowdfunding, qui n'est pas qu'un simple effet de mode.»

A travers cette campagne, la plateforme espère décrocher une audience auprès du président de la République afin, à terme, d'obtenir l'autorisation de revendre ces biens aux Français grâce au crowdfunding.

14 millions d'euros en 48 heures

En guise de preuve, Crowdimo a lancé sur son site une opération de promesse de dons, destinée à un hypothétique rachat du palais présidentiel. En un peu plus de 48 heures, la cagnotte a atteint... 14 millions d'euros, «sans compter les promesses de dons de plusieurs millions», précise Charley Azoulay. Selon lui, «les personnes ont souscrit pour démontrer leur capacité à se mobiliser pour leur pays».

Réponse dimanche donc, lors de la clôture de la campagne de promesse de don. Une requête déjà entendue puisque, selon le directeur du développement de Crowdimo Invest, le gouvernement aurait fait savoir qu'il n'engagerait aucune poursuite quant à l'utilisation de l'image du président. Ce dernier serait pourtant dans son droit, car bien que Crowdimo avance que la photo est libre de droit, le site de l'Elysée rappelle que toute utilisation commerciale ou publicitaire de l'image du président est interdite.

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