TRANSPORT
L'entreprise Uber décide de réduire de 20% les tarifs de ses courses à Paris, sur son offre Uber X, pour riposter aux nouvelles offres commerciales des taxis.

Après avoir perdu son combat juridique contre le gouvernement, avec l'interdiction définitive d'Uber Pop, Uber se lance dans la guerre des prix. La société de VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) réduit de 20% les tarifs de ses courses en véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC) à Paris, a annoncé Thibaud Simphal, le directeur général d'Uber France au Figaro, mercredi soir. Une façon de riposter à de récentes offres commerciales des compagnies de taxis. « Dès ce vendredi, à Paris, nous abaissons les tarifs de notre service de VTC Uber X de 20%», a déclaré le dirigeant d'Uber au quotidien, en précisant que « pour notre service Uber Pool, qui permet à plusieurs passagers de partager un trajet en tout ou partie, nous ajoutons une baisse supplémentaire de 25% de 20H00 à 06H00 tous les jours ». En outre, la plateforme électronique de réservation de VTC a garanti à ses chauffeurs le maintien de leur chiffre d'affaires pendant six semaines, subissant donc seule une réduction des recettes qu'elle espère toutefois voir compensées par une hausse mécanique de l'activité, un phénomène qu'elle a dit avoir déjà observé à New York, selon un message sur son blog officiel. 

 

Le marché des jeunes noctambules

 

Il y a quelques semaines, deux compagnies de taxis avaient lancé l'offensive sur les tarifs, avec des offres commerciales visant des noctambules circulant le week-end : la G7 a mis en place des ristournes de 20% réservées aux 15-25 ans et les Taxis Bleus ont créé un forfait de 10 euros la course. Ce marché est particulièrement disputé, avec la présence de la start-up Heetch, qui se décrit comme «une plateforme nocturne dédiée aux jeunes pour aller et rentrer de soirée en toute sécurité», à des prix inférieurs à ceux des taxis, mais qui est également dans le collimateur des pouvoirs publics. Certains chauffeurs de Heetch font actuellement l'objet de poursuites. 

 

Reprendre l'initiative 

 

La réduction annoncée par Uber intervient aussi deux semaines après que le Conseil constitutionnel a définitivement interdit le service controversé et bon marché Uber POP, dont les chauffeurs n'étaient pas des professionnels du transport mais de simples particuliers. Uber poursuit son activité de mise en relation avec des VTC, légale celle-là, et revendique pour elle «plus d'un million» d'utilisateurs en France, à Paris et dans huit grandes villes de région. Cette offensive tarifaire permet à Uber de se repositionner sur les transports à tarifs abordables, et de reprendre l'initiative alors que son modèle économique et marketing a un peu pâti, dans l'hexagone, des péripéties d'Uber Pop. Lancé en 2009 aux Etats-Unis, Uber a révolutionné le secteur du transport avec son application sur téléphone portable du même nom. Mais l'entreprise, aujourd'hui valorisée à quelque 50 milliards de dollars, s'est heurtée aux taxis et aux régulateurs, en particulier en Europe.

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