Placement de produit
Face à l’explosion des tutos beauté sur You Tube, la start-up française Octoly permet aux marques d’envoyer leurs produits aux jeunes filles moyennant la publication d’une vidéo.

Elles seraient 1 800 en France à publier sur You Tube des vidéos sur la beauté, dont 600 actives. Leur passion? Raconter comment elles se maquillent ou se coiffent, quels produits elles utilisent… Une mine d’or pour les marques de cosmétique qui veulent s’adresser aux 15-25 ans.

C’est ainsi qu’est née la start-up Octoly, créée par Thomas Owadenko, Fabien Guiraud et Jean-Marc Druesne. Objectif, mettre en relation les marques et les youtubeuses beauté. Les plus connues, comme Enjoy Phoenix, travaillent avec un «multi-channel network», une société qui vend l’audience des youtubeurs les plus influents aux marques. Mais pour les autres, Octoly a créé une place de marché au sein de laquelle les jeunes filles peuvent demander aux marques de leur envoyer gratuitement tel ou tel produit pour en faire une vidéo.

«Sur les 15-25 ans, ce n’est plus la télé qui fait les marques, le pouvoir est entre les mains des passionnés. Celles qui ne sauront pas s’emparer de ce phénomène du marketing de l’influence sortiront du radar de toute une génération», prévient Thomas Owadenko, PDG d’Octoly.

Concrètement, toute youtubeuse beauté qui a publié sur sa chaîne au moins deux vidéos dans le mois et qui totalise en moyenne sur chaque vidéo plus de 750 vues après 30 jours, peut s’inscrire sur Octoly et choisir jusqu’à trois produits de beauté à la fois, qu’elle recevra en test, avant d’en faire une vidéo. «Même une mauvaise critique fait vendre», insiste Thomas Owadenko.

Gaming à élever

La marque, elle, paie la start-up entre 1 000 et 3 000 euros par mois pour être référencée sur le site et bénéficier de services comme l’accès à des statistiques sur l’audience réalisée par ces vidéos. Depuis la création de la plateforme en France mi-septembre, plus de 350 vidéos ont ainsi été publiées, pour un total de 2,7 millions de vues.

Pour financer son lancement, Octoly, qui emploie huit salariés, vient de lever 1,1 million d’euros auprès du fonds Otium capital, de la société de marketing digital Hi Media et de business angels parmi lesquels les anciens patrons de Group M France, Bruno Kemoun et Eryck Rebbouh. Prochaine étape, l’ouverture d’un bureau à New York début 2016, après le lancement du site aux Etats-Unis il y a trois semaines.

La start-up veut étendre ses activités au réseau social Instagram et surtout se développer sur le gaming, avec la plateforme de streaming de jeux vidéo Twitch. Pour cela, Octoly veut lever 5 à 10 millions d’euros au premier semestre 2016. Objectif, atteindre les 3 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an prochain.

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