Communication de crise
Le nouveau PDG de Volkswagen se fait docteur pour redresser l’image de la marque, écorchée par le scandale des tests d’émission truqués. Leçon de gestion de crise.

Matthias Müller a présenté le 29 octobre, devant un parterre d’investisseurs dont Angela Merkel, le plan pour redresser Volkswagen, confrontée au plus grand scandale de son histoire, et à ses premières pertes en quinze ans. Objectif: rassurer les investisseurs.

 

Annoncer le changement

Le nouveau patron a annoncé une nouvelle culture au sein du constructeur allemand. Selon The Guardian, Volkswagen a commandité une enquête interne, menée par le cabinet Deloitte. Celle-ci vise à comprendre tout ce qu’il s’est passé sur l’affaire des émissions truquées, et à «assurer que cela ne se reproduise jamais», a-t-il affirmé. Le «docteur» Müller a également présenté un nouveau schéma organisationnel au sein de l’entreprise, insistant sur le fait qu’elle laisserait la part belle à des décisions plus locales. Le changement doit ainsi se matérialiser dans la structure même de l'entreprise. 

 

Voir loin

Rassurer, c’est aussi voir à long terme. La marque annoncera l’été prochain un nouveau plan stratégique qui conduira l’entreprise jusqu’en 2025, avec notamment une réduction du portefeuille des 300 modèles du groupe, et en contrepartie un coup d’accélérateur sur la voiture électrique. Une stratégie plus claire, annoncée à plus de dix ans, et portée sur des technologies porteuses, dans l’air du temps.

 

Donner des chiffres 

Matthias Müller, tout en dressant le bilan des coûts du coup de massue infligé à la marque, a indiqué que ce changement devrait faire croître de 4% les ventes du groupe. Une petite note positive dans la soupe de chiffres négatifs qui entoure la marque à l’heure actuelle. Le rappel de 11 millions coûtera 6,7 milliards d’euros à Volkswagen. Et le troisième trimestre a vu la marge opérationnelle reculer de 3,48 milliards d’euros, quand elle était encore l’année dernière en hausse de 3,2 milliards.

Des décisions toutefois encore ternies par l'annonce, par la chaîne indienne CNBC-TV18, que le scandale s’était étendu à l'Inde, avec le rappel de 100 000 véhicules présentant le même «problème» sur les tests d’émission de gaz polluants. La sortie du tunnel sera longue... 

 

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