Communication institutionnelle

Le sexisme se niche partout: c'est pourquoi le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEHF) publie un guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe dans les colloques, campagnes d'affichage ou spots radios. Au travers de dix recommandations pédagogiques, ce guide cible la communication de toutes les entités publiques, en interne comme en externe, mais aussi à leurs prestataires extérieurs, et pourra aussi servir d'outil à toute personne soucieuse de communiquer sans discrimination.   

Le marché de la communication publique, estimé à plus d'un milliard d'euros par an, touche toute la population, de l'échelon le plus local jusqu'au gouvernement. Si l'égalité entre les femmes et les hommes est aujourd'hui promue à tous les niveaux, conformément aux engagements internationaux et européens de la France, il n'en reste pas moins qu'en 2015, la communication publique véhicule encore des stéréotypes de sexe, relève le HCEFH. Ainsi, le langage use souvent du masculin dit «neutre» et «universel» dans les textes mais aussi dans les noms de fonction, ce qui contribue à rendre invisibles les femmes.   

Diversifier le répertoire

Les images, aussi, enferment femmes et hommes dans des représentations stéréotypées et dans «dans un répertoire restreint de rôles et de situations»: couleurs douces pour les femmes/sombres pour les hommes, positions lascives ou maternantes pour les femmes/ambition et domination pour les hommes. A la tribune, sur les photos ou sur les plateaux, on observe également fréquemment une présence déséquilibrée des femmes et des hommes. «Par exigence d'exemplarité et de cohérence avec les engagements pris pour l'égalité femmes-hommes, souligne le Haut Conseil, l'argent public investi dans la communication doit contribuer à la lutte contre les stéréotypes, au lieu de les laisser perdurer, voire les entretenir.» 

Il est ainsi souhaitable désormais de préférer madame la maire, madame la sénatrice ou madame la préfète, à madame le maire, le sénateur ou le préfet... «En 2014, 15,7% des préfet(ète)s sont des femmes», remarquent la présidente du HCEFH Danielle Bousquet et la rapporteure Gaëlle Abily. Et pourquoi pas oser les écrivaines, les pompières ou les officières, préconise le guide qui propose également à l'écrit, de composer les mots ainsi: «les enseignant(e)s» ou «un(e) conseiller.ère municipal(e)».  Déjà bannies du droit français, les expressions «mademoiselle», «chef de famille», «nom de jeune fille» ou encore «nom d'épouse» doivent être éliminées de l'ensemble des documents administratifs.   

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