C’est un discours à contre-courant dans le monde du marketing que donne Ilya Vedrashko, vice-président de l’agence de Boston Hill Holiday. Dans une interview au site spécialisé Warc, le publicitaire estime que chercher moins d’engagement avec les consommateurs sera un pas en avant pour le monde de la publicité.
Pour lui, la fraude publicitaire, «a un impact bien plus grand sur le budget des agences et des annonceurs». La précision de mesure des affichages des publicités est également très pertinent aujourd’hui. «Même avec des adblocks, on ne paye pas les impressions qui ne s’affichent pas. Et désormais, on n’a pas non plus à payer pour le mauvais click d’un pouce maladroit sur un petit écran. C’est qui est un effet positif!»
Mais, à long terme, «la prolifération des adblocks pourrait avoir un effet pervers considérable. Face à la baisse des audiences disponibles, le prix des inventaires a beaucoup de chances d’augmenter», estime-t-il.
Ne pas déranger
Afin de contrebalancer la montée en puissance des adblocks, il conseille aux publicitaires d'arrêter de chercher à tout prix l’engagement des consommateurs. «Je pense que beaucoup de personnes installent des adblocks car elles en ont assez de notre excitation à les engager, à les déranger en les forçant à nous prêter attention.»
Un discours critique pour un publicitaire. «Tous les scripts qui triplent le temps de chargement et tout ce qui saute aux yeux quand on essaye de lire quelque chose sur internet viennent d’une bonne intention: on essaye d’engager les gens. Malheureusement, il faut admettre que ces gens sont désormais prêts à payer pour ne plus voir ça!»
Et Ilya Vedrashko va plus loin. Sa solution? «Retourner dix ans en arrière et mettre en place de jolis rectangles bien rangés, qui s’affichent poliment et paraissent bien propre quand quelqu’un les regarde. Autrement dit, ne jamais déranger quelqu’un pendant ce qu’il est en train de faire sur une page web.»
