Sans alcool, la fête sera-t-elle aussi folle? Samedi 23 avril, au Stade de France, les spectateurs de la finale de la Coupe de Ligue, qui opposera le Paris Saint-Germain à Lille OSC, n’auront finalement pas droit aux bières avec alcool. La mairie de Saint-Denis, où est située l’enceinte sportive, a dit non. Une «erreur» suite à un «manque d’attention dans le fonctionnement administratif».
La mousse a dû monter aux moustaches de Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP), organisatrice du match. «Cette opportunité de vendre de la bière avec alcool dans l’enceinte du stade, une première en France pour un match de football, offrira un cadre plus convivial», se réjouissait Mathieu Ficot, directeur du développement économique de la LFP, le 4 avril dernier. A l’époque, la Ligue avait obtenu cette autorisation exceptionnelle de vente. Il s’agit d’une dérogation à la loi Evin qui laisse aux mairies, dix fois par an, la possibilité de permettre à des organisateurs d’événements de vendre des bières avec alcool.
Avec alcool, un chiffre d'affaires restauration multiplié par quatre
Samedi soir, la Coupe de la Ligue devait être une tribune pour les clubs de football professionnel qui réclament justement la vente de bières alcoolisées dans leurs stades. Les spectateurs devront se contenter de boissons sans alcool, les seuls à en profiter seront les invités VIP, autorisés «illégalement» à savourer du champagne servi dans les loges. Ce sera le cas lors de l’Euro: Calsberg, partenaire de l’événement, vendra des versions à moins de 1,2% d’alcool et des Tourtel Twist sans alcool. «Quand des bières alcoolisées sont disponibles, le chiffre d’affaires restauration du match est multiplié par quatre, affirme Mathieu Ficot. Offrir la possibilité de vendre des bières alcoolisées, permettrait aux clubs français de réduire la distorsion de concurrence avec leurs concurrents allemands.»
La Ligue estime aussi que cette autorisation limiterait… le taux d’alcoolémie de certains supporters. «Ils seraient plus raisonnables à l’intérieur du stade et ne chercheraient pas à “descendre” les verres de bière avant d’entrer», souffle un responsable de la Ligue. «Il ne s’agit pas d’inciter le hooliganisme, assure Mathieu Ficot. Mais, au contraire, montrer que la bière n’engendre pas la violence.» Il faudra donc attendre un peu pour le vérifier.
Attirer les spectateurs dès 17 heures
Bière avec alcool ou pas, la LFP a, par ailleurs, concocté un programme festif pour cette finale de la Coupe de la Ligue. Des animations sur le parvis, avec des jeux proposés par les partenaires (FDJ, HTC, etc.), deux matchs de lever de rideaux de jeunes (rencontres entre les moins de 9 ans et moins de 10 ans de Paris et Lille), spectacle laser, bataille de DJ entre les supporters des deux camps, miniconcert de Maître Gims… La Ligue a sorti le grand jeu pour attirer les spectateurs dans le Stade de France dès 17heures, pour un match qui débutera à 21heures.
«Il s’agit de convaincre les hésitants, explique Mathieu Ficot, de la LFP. Le match n’est qu’un élément d’un spectacle général. Nous nous sommes inspirés de ce que faisaient le football américain et le basket-ball aux Etats-Unis.» Le show est orchestré par les agences Keneo et Morgan Event. «Notre objectif est d’amener un nouveau public au stade, plus familial, et de lui montrer que l’on peut assister à un match de football en toute sécurité.» Avec à la main un verre de bière… sans alcool.
