C’est devenu un événement. Ce fut d’ailleurs le sujet principal du JT de TF1, jeudi 12 mai. Didier Deschamps, sélectionneur de l’équipe de France de football, dévoilait la liste des 23 joueurs sélectionnés pour l’Euro. Il égrène les noms, et dans l’auditorium de la Tour TF1 à Boulogne, devenu ce soir-là centre de la France, la petite centaine de journalistes présent noircissent leur carnet de notes.
«TF1 et la Fédération française de football font monter la pression autour de cette annonce, relève Virgile Caillet, directeur délégué de la Fifas. Cela prouve qu’être dans la liste des 23 sélectionnés en équipe de France est important. Mais, pour les joueurs, le plus important sera de jouer l’Euro et de briller devant le public et les téléspectateurs.»
Retrouver son nom sur la feuille de match donne tout de suite un bonus média et marketing aux joueurs. «Oui, c’est le début d’une aventure marketing pour certains, mais pas pour tous», estime Frank Hocquemiller, agent d’image et fondateur de l’agence VIP Consulting. «Il existe certainement un effet immédiat, ajoute Sébastien Petitjean, directeur associé de l’agence Willie Beamen. Cette intégration porte un coup de projecteur sur les joueurs et certains vont être découverts par le grand public. Mais, ce qui compte, c’est l’histoire que le joueur va se construire durant la compétition.»
«Seuls cinq ou six en profiteront»
Pas de plus-value immédiate donc pour les joueurs. De quoi chagriner un peu les agents. «Il faut être clair : certains joueurs ne seront jamais bankable, tranche Frank Hocquemiller. La plupart pour une raison de charisme. Seuls cinq ou six profiteront vraiment de l’Euro d’un point de vue marketing». Il n’y a pas de raison de se précipiter donc. «En fait, dans cette liste, il n’y a pas de surprise, observe Virgile Caillet. Tous les joueurs présents sont déjà dans la ligne de mire des marques.»
Le label "Equipe de France" devrait être, malgré tout, bénéfique. «Ces joueurs intègrent une grande compétition, ce qui est déjà une belle performance, mais ils vont aussi bénéficier de l’image d’une équipe de France qui s’améliore», assure Sébastien Petitjean. «Avant les marques, les joueurs doivent attirer l’intérêt des grands clubs, l’Euro devrait lancer leur carrière sportive», explique Virgile Caillet.
A moins d’un mois du coup d’envoi de l’Euro, qui sera donné vendredi 10 mai au Stade de France de Saint-Denis, Frank Hoquemiller regrette tout de même la frilosité des sponsors : «Je suis déçu par le faible engouement, confie-t-il. Les marques devaient attendre la publication des joueurs sélectionnés pour lancer les activations, mais ça n’arrive pas. En fait, je crains que la communication de l’Euro se fasse… après!»
Pour qui marquent les Bleus ?
Trois équipementiers se partagent les contrats des 23 joueurs sélectionnés par Didier Deschamps pour l’Euro 2016. Nike sera le plus représenté avec onze joueurs : Benoît Costil, Hugo Lloris, Patrice Evra, Laurent Koscielny, Bacary Sagna, Raphaël Varane, Yohan Cabaye, Blaise Matuidi, Kingsley Coman, Anthony Martial, Dimitri Payet. Adidas suit juste après avec dix joueurs sélectionnés : Steve Mandanda, Lucas Digne, Eliaquim Mangala, Jérémy Mathieu, Lassana Diarra, N’Golo Kanté, Paul Pogba, Moussa Sissoko, André-Pierre Gignac. Enfin, Puma aura deux représentants, les attaquants Olivier Giroud et Antoine Griezmann.
