Marketing sportif
Le public parisien a découvert le rugby à 7 le week-end dernier. Cette discipline, plus spectaculaire que son grand frère à XV, a tout pour séduire un nouveau public et des partenaires. La Fédération française de rugby s’y investit beaucoup.

«D'habitude, on passe devant la colonie française, on fait quatre selfies, et c'est réglé. Mais là, on savoure, on savoure…» Julien Candelon n’en revient toujours pas. Le joueur de l’équipe de France de rugby à 7 et ancien du rugby à XV est jovial après l’étape parisienne du World Rugby HSBC Sevens Series, le circuit mondial de cette discipline, qui bouscule les codes du rugby traditionnel. Dimanche 15 mai, au stade Jean-Bouin (Paris XVIe), devant quelque 18 000 spectateurs, l’équipe de France décroche la troisième place de ce tournoi remporté par l'équipe des Samoa.

Le rugby à 7 fait souffler un vent de fraîcheur sur l’image d’un sport transi de traditionalisme. D’ailleurs, la discipline, baptisée Seven («sept» en anglais), s’écrit en chiffre, quand le XV se conjugue en chiffres romains. Dans le 7, le jeu suit les mêmes règles que son grand frère, sauf que tout va beaucoup plus vite: les essais fusent et les situations basculent en un éclair durant les deux périodes limitées à 7 minutes chacune, contre 40 pour le XV. Vif, rapide, emporté, agréable à regarder, le jeu est un véritable régal autant sur le terrain que dans les tribunes où les spectateurs viennent déguisés dans un esprit de fête.

Mis en avant à Paris le week-end dernier, le rugby à 7 bénéficiera cet été d’un coup de projecteur grâce aux Jeux olympiques, où la discipline fait son retour après près d’un siècle d’absence. Un bruit qui sera d’autant plus amplifié en France que nos deux équipes, hommes et femmes, sont qualifiées pour Rio et possèdent de grandes chances de médailles.

Le sponsoring du maillot

Les astres sont alignés pour le succès de la discipline. «Nous y travaillons depuis 2009, explique Lionel Laffitte, directeur marketing communication de la Fédération française de rugby. Ainsi, nous avons décidé de prendre en charge tous les joueurs, hommes et femmes.» Les Bleus du 7 sont donc des salariés de la FFR, preuve de l’investissement de la fédération. L’étape parisienne du World Rugby HSBC Sevens Series lui a d’ailleurs coûté près de 2 millions d’euros, un budget qui n’a pas été couvert par les recettes. «L’événement n’était pas un poste de profits pour la FFR, précise Lionel Laffitte. Notre stratégie s’inscrit sur plusieurs années.»

Le 7 se démarque également pour le volet marketing. La FFR a mis en place une offre spécifique pour ses équipes de France en proposant le maillot. Interdite de publicité à XV, la tunique des Bleus du 7 accepte un sponsor. Coût de l'offre: de 1 à 2 millions d’euros. Pour les autres, le ticket d’entrée est d’environ 500 000 euros annuels. Un montant à comparer aux 3,5 millions, minimum, demandés aux marques partenaires du XV de France. Trois ont déjà rejoint le 7: la Société générale, GMF et Orange, trois sponsors déjà engagées avec le XV. Si les joueurs du 7 français aiment multiplier les selfies avec leur nouveau public, la fédération espère, elle, séduire aussi de nouvelles marques avec son 7 majeur.

Les sponsors du rugby à 7

Partenaires duWorld Rugby Sevens Series : HSBC (titre), DHL, Gilbert.

Partenaires du Paris 7s : Orange, GMF, Adidas, Eden Park, RATP.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.