La ville du Calvados recherche une agence pour la conception d’une nouvelle marque territoriale élargie et partagée avec les villes avoisinantes et les acteurs du tourisme. Cathy Leitus @LeitusCathy

L’attractivité touristique! C’est l’un des sujets de prédilection de Philippe Augier, maire (UDI) de Deauville, également président de l’Agence de l’attractivité de Normandie, créée en janvier dernier par le conseil régional. Un sujet sur lequel il a ouvert plusieurs fronts.

Alors qu’il planche, pour la rentrée, sur le cahier des charges de la future marque régionale, sa ville vient de lancer un appel d’offres portant sur «la déclinaison graphique de la marque institutionnelle Deauville permettant son utilisation par un écosystème ouvert» et la conception d’un guide de marque. «La ville de Deauville a depuis 2009 sa marque institutionnelle qui est exploitée commercialement, il s'agit désormais de l’étendre pour permettre son utilisation partagée par des acteurs extérieurs à la collectivité, en contrepartie d’engagements à respecter le positionnement de la future marque et à contribuer au développement touristique du territoire», indique Delphine Barré-Lerouxel, directrice de la communication et du marketing de la mairie et de l’Office du tourisme de Deauville.

Dans le cadre de la loi Notre (1) qui prévoit le transfert de la compétence tourisme des communes aux intercommunalités au 1er janvier 2017, Philippe Augier a proposé à une dizaine de maires de créer une société publique locale (SPL) «pour mutualiser nos offres touristiques sous la marque ombrelle Deauville», explique-t-il à Stratégies.«Si on veut fidéliser le touriste de plus en plus zappeur, on doit, face à la compétition actuelle, diversifier l’offre, avoir une marque forte et la nourrir. L’objectif, c’est de renforcer notre attractivité et même de nourrir un sentiment aspirationnel et de fierté», ajoute l’édile. Il s’agit aussi d'acquérir une nouvelle clientèle notamment étrangère, qui ne représente actuellement qu’environ 20% des visiteurs de Deauville, forts présents déjà lors du Festival du cinéma américain, du Women’s Forum et des ventes de chevaux du 15 août. Sans négliger le développement de ressources propres (produits dérivés) et de «produits» à consommer ou expériences à vivre.

Exception trouvillaise

De Villers-sur-Mer à Villerville, de Touques à Saint-Arnoult, tous les élus, qui ont chacun sur leur commune des offres à promouvoir (musée, golf, hôtels….), ont répondu à l’appel de Philippe Augier. À Villers d’ailleurs, l’hôtel Ibis a déjà choisi pour enseigne Ibis Deauville-Villers Plage.

Seule Trouville, station classée, n’a pas rejoint la SPL et «a préféré garder son office du tourisme», note le maire de Deauville. Le traumatisme des Trouvillais à l’égard de ses voisins est une vieille histoire. Elle remonte au début du XXème siècle quand Eugène Cornuché, propriétaire du Maxim's à Paris et du casino de Trouville, se voit refuser la construction d’un hôtel et décide de traverser la Touques. En 1912, il inaugure à Deauville l’hôtel Normandy et le Casino. Et en 1913, l’hôtel Royal. Les années folles feront le reste.Cent ans plus tard, Deauville est classée quatrième ville européenne la plus tendance selon Google Trends (derrière Venise, Londres et Barcelone) et poursuit autour de ses valeurs (rencontre et partage, culture et créativité, plaisir et mieux-être) son ambition de «faire naître un marketing de territoire structuré» et de rayonner avec tous les acteurs touristiques dans un périmètre désormais élargi.

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