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Le groupe américain Microsoft a averti mardi 1er novembre qu'une vulnérabilité de son logiciel Windows, récemment exposée par son rival Google, était exploitée par des pirates informatiques soupçonnés d'avoir mené des attaques contre des institutions politiques américaines. Le groupe de pirates, que Microsoft appelle «Strontium», a lancé une campagne d'attaques par hameçonnage visant des cibles spécifiques, notamment des agences gouvernementales ou des institutions diplomatiques et militaires, écrit Terry Myerson, vice-président de Microsoft en charge notamment de Windows, sur un blog officiel du groupe.   

Microsoft décrit Strontium comme ayant les caractéristiques des groupes de pirates ayant le soutien d'un Etat, sans préciser lequel. Ce groupe, qui a aussi été baptisé d'une série d'autres noms, est toutefois généralement décrit par les experts en cybersécurité comme une opération de piratage sophistiquée ayant des liens avec la Russie. Il est notamment soupçonné de piratages ayant visé récemment les serveurs du parti démocrate. La direction du renseignement américain (ODNI) avait dénoncé au début du mois une tentative de Moscou d'«interférer dans le processus électoral américain». Le Kremlin avait répliqué en qualifiant ces accusations de «foutaise».   

Dans le cas présent, les pirates combinent leurs attaques par hameçonnage avec l'exploitation de failles de sécurité dans Windows ainsi que dans Flash, un logiciel d'Adobe, pour installer des portes dérobées sur des ordinateurs afin de pouvoir ensuite s'y introduire à leur guise. L'hameçonnage consiste à envoyer des courriels personnalisés et semblant émaner d'un organisme officiel afin d'inciter le destinataire à cliquer sur un lien ou une pièce jointe, et récupérer ainsi des informations confidentielles.   

 

Risque pour les consommateurs

 

Ce n'est pas Microsoft lui-même, mais des chercheurs de Google qui avaient rendu ces failles publiques lundi 31 octobre, les qualifiant de «particulièrement graves» et précisant «qu'elles sont activement exploitées». Terry Myerson a toutefois critiqué le fait que son rival n'ait pas attendu que le problème soit résolu. «La décision de Google de dévoiler ces failles avant que des patchs soient largement disponibles et testés est décevante, et fait courir un risque accru aux consommateurs», déplore-t-il. Google a argumenté qu'il avait donné sept jours à Microsoft pour régler le problème avant de le rendre public: il dit avoir informé Microsoft et Adobe de sa découverte dès le 21 octobre. Une mise à jour de Flash a d'ailleurs été faite 5 jours plus tard.   

Microsoft indiquait mardi que ses propres patchs de sécurité sont en phase de tests et devraient faire l'objet d'une mise à jour le 8 novembre. Terry Myerson assure toutefois que les internautes utilisant le navigateur Edge et la dernière version de Windows 10 ne devraient pas être vulnérables.

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