Consommation

La distribution pourrait réduire son gaspillage alimentaire de 300 000 tonnes par an et économiser 700 millions d'euros en mettant en place des actions parfois simples et pour la plupart peu coûteuses, indique jeudi 17 novembre l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Avec près d'1,4 million de tonnes de produits (l'équivalent de 2,8 milliards de repas de 500 g), la distribution dans son ensemble produit 14% des pertes et gaspillages alimentaires, rappelle l'Ademe dans un communiqué. Elle a mené une étude auprès de 10 magasins de plus de 400 m², appartenant à cinq enseignes nationales (Carrefour, Intermarché, Système U, E. Leclerc, Auchan), qui s'étaient portés volontaires.   

Actions simples

Selon l'Ademe, l'étude a montré qu'«à travers des actions parfois simples et avec des coûts peu engageants, il a été possible de réduire le gaspillage de 22% en trois mois sur l'ensemble des magasins». «Cela correspond à 160 tonnes en moins pour l'ensemble des magasins, si on le rapporte sur une année, soit l'équivalent de 320 000 repas. Par magasin, cela représente une économie de 70 000 euros par an en moyenne», précise l'agence. Le coût complet du gaspillage alimentaire est en moyenne, par magasin, de 400 000 euros par an.   

Selon l'Ademe, si l'ensemble de la distribution (y compris les marchés locaux, nationaux et les commerces alimentaires de toute taille), obtenait les mêmes résultats que ces dix magasins, «elle réduirait son gaspillage alimentaire de 300 000 tonnes par an et économiserait plus de 700 millions d'euros par an». Le volume du gaspillage varie selon les magasins étudiés: «Plus les volumes de vente et la clientèle sont importants, plus le taux de pertes est réduit.»    

«Surmanipulation» des produits

Pour expliquer le gaspillage, l'Ademe incrimine la gestion des références dans les magasins, relevant que dans certains d'entre eux, «moins de 1% des références étaient à l'origine de 20% du gaspillage alimentaire» (en euros). Autres causes: une «surmanipulation des produits» entre leur arrivée dans le magasin et leur passage en caisse, et une organisation qui «pousse les salariés à se concentrer davantage sur la valeur marchande des produits» que sur le gaspillage qu'ils peuvent générer.   

L'agence propose sur son site dix fiches décrivant des actions «simples et efficaces» contre le gaspillage (diminuer le nombre de références, nommer un «responsable anti-gaspi», organiser la vente assistée des fruits et légumes pour éviter leur manipulation par les clients, etc.). Le Parlement a voté en février une loi visant notamment à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture et de rendre leurs invendus impropres à la consommation. L'Ademe doit lancer deux autres études sur le gaspillage alimentaire: l'une dans l'industrie agroalimentaire, l'autre dans le monde agricole.   

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