Et si j'étais présidente...
Et si vous étiez la nouvelle présidente de la République? Trois questions posées à Virginie Fauvel, membre du comité exécutif d’Allianz France, en charge du digital et du market management. Onzième épisode d'une série d'interviews hebdomadaires réalisée par Majda Chaplain, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies.

Si vous étiez candidate à la présidence de la République, quels seraient les trois points principaux de votre programme?   

Virginie Fauvel. D’abord, l’éducation. La priorité me semble être de travailler davantage sur le civisme, l’histoire, l’art, l’égalité homme-femme, sensibiliser à la cause animale, etc. Un proverbe chinois dit: «Si tes projets portent à un an, plante du riz; à vingt ans, plante un arbre; à plus d'un siècle, développe les hommes.» Je pense que les hommes politiques doivent s’engager sur des projets à long terme.

Ensuite, le numérique, tant pour le développer que pour contrôler l’impact qu’il a sur nos vies, dont la «privacy». Je suis farouchement pour le développement numérique mais un numérique au service de l’humain. Le numérique est parfois entouré de naïveté. Il nous faut un numérique enthousiaste et porteur pour les Français.  

Enfin, je prendrais des mesures économiques pour libérer l’emploi. La baisse de l’imposition est, par exemple, une bonne mesure de relance. Tant pour les grandes entreprises que pour les plus petites.

 

Quel serait votre projet pour booster la transformation digitale des entreprises Françaises ?  

V.F. D’une part, j’aiderais les start-up dans leur phase de croissance, mais aussi de stabilisation, à rester en France, et celles qui le souhaitent, à revenir y apporter la richesse. Je permettrais plus d’échanges européens, avec une vraie régulation commune pour disposer d’un marché suffisamment grand pour qu’elles puissent se développer à l’échelle européenne. Je dirais également aux jeunes générations: partez faire vos études où vous voulez, ayez des expériences à l’international, mais revenez en France contribuer à son développement.

D’autre part, nous avons de grands capitaines d’industrie qui opèrent bien la transformation. J’essaierais de leur donner le moins de contraintes possible. En complément, j’aiderais à la formation au numérique pour tous et à la capacité à s’adapter au changement. Je ferais en sorte que la régulation, les contraintes, l’imposition, les lois sociales, la sécurité, la préoccupation des données qui pèsent sur nos sociétés traditionnelles, qui rappelons-le, emploient de nombreux Français et qui payent des impôts en France, soient les mêmes que celles d’acteurs entrants. Nous appelons cela le «level playing field». Je soulignerais enfin la difficulté pour les acteurs du changement à transformer une entreprise et l’importance de les protéger.

 

Pourquoi faut-il voter pour vous? Quelle serait votre principale qualité de dirigeant?    Quelle personnalité publique – pas forcément politique – choisiriez-vous pour être votre Premier ministre? 

V.F. Je dirais que ma principale qualité est de savoir que la disruption peut arriver et de pouvoir la mettre en œuvre tout en respectant chacun. Je vis la transformation au quotidien depuis plus de quinze ans. Notre civilisation est en train de changer, il faut savoir anticiper et s’adapter très vite aux bouleversements de notre mode de vie. Il s’agit là d’une responsabilité des politiques mais aussi de chaque citoyen. Comme Premier ministre, je choisirais Axelle Lemaire, pour sa connaissance numérique, son courage, son expérience internationale.

 

Lire l'intégralité de l'interview sur le site de MC Factory

A propos de Virginie Fauvel

Virginie Fauvel, 42 ans, est ingénieur des Mines de Nancy. En 1997, elle rejoint Cetelem, en tant que responsable score risque puis directrice CRM avant de devenir directrice de la stratégie internet monde en 2004, puis directrice de la business unit e-business France en 2006. En 2009, elle intègre BNP Paribas pour diriger et développer la banque en ligne avant d’être directrice des banques en ligne en Europe en 2012. A ce titre, elle lance mi 2013 Hellobank.
 En juillet 2013, elle rejoint Allianz France, en qualité de membre du comité exécutif en charge du digital et du market management. Dès lors, Virginie Fauvel cumule les titres et responsabilités: membre du Conseil national du numérique de 2013 à 2016, présidente de la commission numérique de la FFA depuis novembre 2014, membre du conseil d’administration d’Europcar Groupe depuis 2015, administratrice de Neopost depuis juin 2016 et également chevalier de l’Ordre national du mérite.

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