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Les Français sont toujours plus nombreux à s’adonner à la revente de leurs cadeaux de Noël sur Internet.

Quelle est la principale tendance en matière de cadeaux de Noël 2009? Si les Gormiti, ces figurines articulées qui font fureur auprès des enfants, ont occupé une place de choix au pied des sapins, un autre phénomène a pris de l'ampleur cette année: la revente des cadeaux sur Internet, au travers de places de marché comme 2 x moins cher, Ebay ou Price Minister. Une tendance qui devrait atteindre son apogée le 14 janvier, selon les prévisions du site d'enchères Ebay. Le 25 décembre, Price Minister et 2 x moins cher (propriété de 3 Suisses) avaient déjà enregistré des records (lire l'encadré).

«L'année 2009 a été celle de la banalisation de la revente des cadeaux de Noël, estime Olivier Mathiot, cofondateur du site Price Minister, chargé du marketing et de la communication. Selon notre baromètre sur le sujet, 98,9% de ceux qui ont une fois vendu des cadeaux sont prêts à recommencer.»

Certains cadeaux semblent prédestinés à connaître ce sort. «La revente concerne souvent des objets placés en tête de gondole ou reçus en double», explique Paul Choppin de Janvry, directeur de la communication du site 2 x moins cher.

Fin d'un tabou

Au palmarès des reventes les plus rapides et nombreuses de Noël 2009 figurent ainsi, dans la catégorie des livres, les best-sellers de la littérature populaire (Le Symbole perdu de Dan Brown, La Première Nuit de Marc Lévy et Trois Femmes puissantes, de Marie NDiaye, Goncourt 2009) et, dans la catégorie DVD, les succès destinés à un public jeune (Harry Potteret le prince de Sang-Mêlé, L'Âge de glace 3 et Là-haut).

«Noël rime souvent avec cadeaux obligatoires, constate Olivier Mathiot. En moyenne, un adulte en offre à sept personnes. Entre 25% et 30% des gens ne sont pas satisfaits de leurs cadeaux.»

L'explication du phénomène tient pour partie à une évolution des comportements. Noël est devenue une fête familiale et la valeur symbolique des cadeaux est désacralisée. «Ce phénomène traduit un changement de rapport à la propriété et à l'usage, souligne Olivier Mathiot. On achète désormais en sachant que l'on pourra revendre. L'usage l'emporte sur la possession.»

Paradoxalement, les cadeaux de Noël sont plus propices à la revente que ceux d'autres fêtes, pourtant plus «commerciales». «L'idée de revente des cadeaux a été déclinée à la Saint-Valentin et à la fête des Mères, explique Olivier Mathiot. Mais elle ne rencontre pas le même succès qu'à Noël, car les objets offerts en ces deux occasions le sont avec plus de soin et à des intimes.»

Si la revente des cadeaux reçus a suscité des polémiques à ses débuts, cette pratique semble désormais acceptée. «Depuis deux ans, l'occasion n'est plus un tabou dans les comportements d'achat, souligne Paul Choppin de Janvry. Comme la revente des cadeaux revêt encore un aspect négatif, nous avons communiqué sur une opération intitulée “Terminez l'année en bonté”, dans laquelle nous reversons un euro à une association lors de chaque vente.»

Seuls 33,3% des internautes interrogés trouvent cela choquant, d'après le baromètre de Price Minister. «Ce sont souvent les plus de cinquante ans», précise Olivier Mathiot.

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