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Éliminée de la Coupe du monde, l’équipe de France a réussi à se mettre à dos ses supporteurs et ses sponsors à cause des frasques de ses membres.

Les Bleus ont quitté la Coupe du monde sous les sifflets et les quolibets après leur défaite contre l'Afrique du Sud, mardi 22 juin. Mais cette sortie piteuse apparaît bien anecdotique face aux débordements extrasportifs des joueurs. Les propos injurieux tenus par Nicolas Anelka à l'encontre du sélectionneur, Raymond Domenech, relayés par L'Équipe (lire page 21), la grève de l'entraînement, la désastreuse gestion de crise de la Fédération française de football et l'attitude arrogante des joueurs depuis plusieurs mois, tout cela a sérieusement terni l'image de cette équipe de France et du football en général.

Sauvé par ses niveaux d'audience et l'engouement, jusqu'alors infaillible, des supporteurs, le football traverse maintenant une crise. Et si les sponsors acceptent volontiers le risque sportif, ils sont en revanche très critiques sur cette équipe qui sent le soufre.

Lundi 21 juin, le Crédit agricole a annoncé l'arrêt de sa campagne avec les Bleus… avec quatre jours d'avance sur le planning prévu. La veille, Quick avait stoppé sa campagne avec Nicolas Anelka. GDF Suez a modifié le contenu de son message de partenariat sur TF1, et ne fait plus référence à l'équipe de France. Enfin, Toyota ne renouvellera pas son contrat avec les Bleus, mais pour des raisons budgétaires, assure le constructeur.

Droit d'inventaire

Pour la première fois, donc, en pleine compétition, plusieurs sponsors se sont désolidarisés des sportifs qu'ils ont sous contrat. Certains se sont d'ailleurs rencontrés afin de définir une position commune face à ce fiasco, qui ne réjouit pas TF1, diffuseur du Mondial pour près de 100 millions d'euros.

«Bien sûr, relativise un de ces sponsors, le fiasco des Bleus affaiblit notre message, mais ce n'est pas pour autant que les gens vont vouloir changer de banque, de magasin ou de voiture!»

Quant aux partenaires qui se sont réengagés en début d'année pour 4 ans et près de 8 millions euros annuels (GDF Suez, Carrefour, Crédit agricole, PMU, etc.), ils attendent à présent de la Fédération française de football une nouvelle «gouvernance». Laurent Blanc, le prochain sélectionneur des Bleus, devra tout reconstruire. Les supporteurs répondront-ils présent?

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