Les facs ouvrent toutes des «boutiques universitaires», à la fois pour accroitre leur notoriété et générer des revenus.

Acheter un set à vin (tire-bouchon, thermomètre…) ou encore un sous-bock en ardoise à l'effigie de l'université où vous avez fait vos études, l'idée vous semble saugrenue? Et pourtant cela existe: désormais les 18 000 étudiants du campus d'Angers (Maine-et-Loire), et tous les «fans» de la fac, peuvent commander directement ces objets et une quinzaine d'autres via la boutique en ligne, avec paiement sécurisé. Un projet qui a abouti en septembre dernier, après dix huit mois de travail.

Une démarche innovante, mais loin d'être isolée. Depuis la loi sur l'autonomie des universités, il y a quatre ans, de plus en plus d'institutions réfléchissent sérieusement à se mettre à vendre des produits dérivés, à la fois pour asseoir leur marque et leur notoriété, et générer des revenus complémentaires. Ainsi, le chiffre d'affaires de la boutique en ligne d'Angers, progresse: il est passé de 52 commandes lors des quatre derniers mois de 2010 à 66 depuis le début 2011. Le panier moyen est aussi en hausse: de 49 à 59 euros.

«Une source de profits pour l'université»

A Angers ou dans les autres «boutiques universitaires», on retrouve les produits classiques: sweat-shirt à capuche, stylo, bloc-notes, mug voire cravate en soie sans oublier la valisette pour ordinateur. A Strasbourg, en Alsace, la fac dispose aussi de sa boutique Internet (mais sans possibilité de règlement en ligne), qui propose une trentaine de produits et génère 10 000 euros de chiffre d'affaires annuel. «L'objectif est que l'activité soit autonome financièrement, précise Françoise Gast, responsable de la boutique. D'ailleurs, nous avons développé une nouvelle gamme textile, imaginée par nos étudiants en master design.»

Encore plus ambitieux, le directeur de la communication de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Marc Lehu, a lui carrément passé un appel d'offres. La gestion de sa boutique en ligne, lancée en septembre prochain, sera ainsi assurée par une entreprise spécialisée, Campus de France.

Pour la Sorbonne, le potentiel commercial est important: «Il suffit de voir le nombre de magasins de souvenirs qui vendent des sweat-shirts “Sorbonne” sur le boulevard Saint-Michel, constate le responsable de la communication. Notre cible n'est pas uniquement interne, mais internationale. L'objectif est de dégager de la marge brute suffisante pour créer un magasin sur le campus. En moins de deux ans, il faut que cela devienne une source de profits pour l'université.» Avec, en perspective, une gamme prestige: vase Baccarat, étole Hermès…

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