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La jeune marque de chaussures «tendance» Faguo n'existerait pas sans Facebook et Twitter. Mais sa réussite dépend du bon usage des réseaux sociaux.

La petite basket en toile revient en force. Rejoignant les indémodables Converse ou Bensimon, de nouvelles marques telles que Feiyue, Veja ou Faguo se sont imposées depuis deux ou trois ans. Fondée par deux jeunes créateurs français en 2009 à l'issue d'un voyage d'études en Chine, la marque de sneakers écoresponsable Faguo («français» en mandarin) fait son entrée sur le marché de la chaussure «casual» et branchée. A chaque paire achetée, un arbre planté.

L'idée séduit, et la marque propulsée par les réseaux sociaux fait rapidement le buzz: 5 000 paires ont été vendues en seulement deux semaines. La marque est aujourd'hui distribuée dans 180 points de ventes en France et 60 à l'étranger (20 % du chiffre d'affaires). «C'était un projet à taille humaine, nos amis se sont reconnus en “likant” sur Facebook. Nous sommes une marque communautaire», précise Nicolas Rohr, l'un des fondateurs. L'entrepreneur reconnaît avoir profité de l'âge d'or des réseaux sociaux: «Aujourd'hui, le jeu est un peu biaisé, on arrive à saturation des marques, des sponsors, des buzz... c'est beaucoup plus dur de créer une communauté.»

Consciente de ce précieux atout, l'équipe ne manque pas d'ingéniosité pour conserver et agrandir son cercle de fans. La stratégie de communication repose sur le partage d'expériences fortes visant à rapprocher le virtuel du réel, leitmotiv actuel de la relation client. «Faguo'trésor», le jeu de piste 3.0 organisé à Pâques, illustre bien cette idée. L'agence digitale Bookbeo a organisé l'événement et caché 100 QR codes dans les rues de Paris. Les 400 participants devaient les flasher avec leurs mobiles. Résultat: la vidéo de l'événement a été visionnée 3 250 fois sur You Tube, l'onglet Facebook a reçu 1 500 visites et tous les blogs tendances ont relayé l'information.

Forte de ce succès, la marque a lancé début juin l'opération «You like Faguo» et ses enchères inversées. A chaque click Facebook «I like», le prix baisse de 0,10 centime. Deux mille fans ont ainsi rejoint la communauté en dix jours. Nicolas Rohr souligne l'efficacité de ce système: «Mon fan coûte 10 centimes, ça peut aller jusqu'à 2 euros selon le degré de viralité de la marque.» Faguo rassemble aujourd'hui 31 000 fans et compte bien les garder. «Agiter sa tête et pas son argent» est la devise des deux créateurs, passés maîtres dans l'art du système D. Utiliser le réseau des copains et faire travailler les petites agences sont les secrets de leur réussite.

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