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Manger bio ou s’habiller éthique ne va plus de soi en temps de crise. Pourtant, l’étude «Les chiffres de la consommation responsable» montre que les difficultés économiques peuvent être une chance pour ce mode d’achat alternatif.

La crise va-t-elle tuer les produits bio et équitables? D’après l’étude «Les chiffres de la consommation responsable» réalisée par le site mescoursespourlaplanete.com en partenariat avec Stratégies, la conjoncture actuelle fait baisser les ventes de produits équitables et bio. Mais la crise a également un effet positif, en forçant les consommateurs à réduire leur hyperconsommation. Le récent scandale de la «viande de bœuf de cheval» encourage les Français à se montrer plus vigilants sur les questions d’origine des produits de grande consommation.

Cette étude, qui mesure la consommation responsable en compilant l’évolution des ventes des produits alternatifs, met donc en lumière un double effet de la crise: les consommateurs réduisent leurs achats de cette catégorie de produits, mais celle-ci reste néanmoins en croissance. Exemple avec les produits alimentaires: 64% des Français ont consommé bio en 2012 contre 60% en 2011. Et ils sont 43% à acheter bio au moins une fois par mois contre 40 % un an plus tôt. Le chiffre d’affaires réalisé par les  produits labellisés commerce équitable continue d’augmenter (+4% entre 2010 et 2011), même si cette croissance ralentit (+19% entre 2008 et 2009).

La fin du A

L’habitat durable bénéficie de l’évolution des réglementations. Depuis le 1er janvier, les logements neufs doivent respecter de nouvelles normes thermiques. Mais, dans le même temps, le gouvernement a réduit les aides fiscales. Résultat: le marché de la rénovation thermique (produits isolants, fenêtrage, etc.) n’augmente que de 2,4% en 2012.
Changement considérable également pour l’électroménager. Depuis juillet 2012, il est interdit de vendre des réfrigérateurs  de classe A (faible efficacité énergétique), une interdiction qui frappera les lave-linge et les lave-vaisselle en décembre de cette année. Les appareils de classe A+, A++ et A+++ vont donc devenir la norme.

Côté transport, les ventes de voitures de classe A (les moins polluantes) passent de 2 à 5% entre 2010 et 2011, encouragées par le durcissement du bonus-malus écologique. Depuis le premier janvier, le malus s’applique dès 136 grammes de CO2 émis, contre 141 grammes. Et le bonus pour les véhicules émettant moins de 50 g passe de 5 à 7000 euros.

Enfin, les produits de consommation courante responsables se développent. Ainsi, il existait en 2012 16% de produits éco-labellisés NF Environnement et Ecolabel supplémentaires. Une majorité de Français (66%) fait confiance à ces deux labels. Bref, comme l’explique Elisabeth Laville, cofondatrice de l’agence Graines de Changement à l’initiative de cette étude, «la crise pourrait bien être le coup de pouce du sort que la consommation responsable attendait».

 

 

(Encadré)

 

Un  internaute sur deux mange responsable

 

Le comparateur de prix touslesprix.com a interrogé les internautes sur leur consommation de produits responsables. Près de la moitié (49%) se dit prête à acheter des produits alimentaires , suivis de la mode et la beauté (13%) et de la high-tech (10%). Un tiers des personnes interrogées (36%) déclarent que les produits «éco-friendly» représentent entre 10 et 30% de leurs achats, et une minorité (13%) va jusqu'à 50%. Seul écueil: le prix, qui a un impact pour 36% des internautes.

 

 

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