Avec sa nouvelle Xbox One, proche d'une box multimédia aux contenus diversifiés, la multinationale veut s'installer dans les salons et vise un public plus familial.

Fini les traditionnelles consoles de jeux réservées aux «gamers»? En tous cas, Microsoft voit désormais bien plus loin. Mardi 21 mai lors d'une conférence de presse à son siège de Redmond (Etats-Unis), le groupe dévoilait la X-Box One, sa prochaine console de salon, qui devrait succéder en fin d'année à la Xbox 360. Est-ce encore vraiment une console de jeux vidéo? Son design est sobre et épuré, en rupture avec les lignes arrondies du modèle précédent. Elle permet de lire et stocker massivement des contenus, avec 8 gigabits de mémoire vive, un disque dur de 500 gigaoctets et un lecteur Blu-Ray.

Surtout, la X-Box se meut en véritable plateforme de divertissements pour le salon. Elle permettra en effet de zapper en temps réel entre un jeu vidéo, un programme de télévision, la navigation sur Internet ou encore Skype, système d'appels par vidéo sur Internet racheté par Microsoft en mai 2011.

«C'est le début d'une nouvelle génération de jeux et de divertissements et une nouvelle génération de télévision intelligente», expliquait ainsi Yusuf Mehdi, vice-président de la branche Interactive business de Microsoft lors de la conférence de presse. «Avec cette espèce de centrale multimédia, Microsoft vise le salon et l'ensemble de la famille, au-delà des gamers», estime Leslie Griffe de Malval, analyste chez Fourpoints. Une console qui sera d'ailleurs obligatoirement connectée à Internet: sans cela, impossible de faire fonctionner les jeux.

Apple et Google comme rivaux

Parallèlement, Microsoft proposera plusieurs contenus exclusifs. Bien évidemment des jeux vidéo, avec les éditeurs Activision (créateurs du jeu «Call of Duty») ou Electronic Arts Sports qui édite entre autres des jeux sportifs comme «FIFA», mais aussi, et c'est nouveau, des séries télé: le réalisateur Steven Spielberg, qui vient de présider le Festival de Cannes, s'est fendu lors de la conférence du 21 mai d'une intervention en vidéo, pour annoncer qu'il produira une série télévisée originale à partir de «Halo», un des jeux vidéos à l'origine du succès de la X-Box. Une série qui sera proposée exclusivement sur la X-Box One.

«Microsoft et les éditeurs de jeux vidéos ont tout intérêt à créer de la valeur, des contenus autour de marques de jeux à succès: livres, bandes dessinées et désormais séries télé», souligne Leslie Griffe de Malval. Une manière de rentabiliser des jeux vidéo dont les coûts de développement sont proches de ceux de «blockbusters» de cinéma. Assurément, la firme de Redmond entend se positionner sur les contenus, au-delà de son activité traditionnelle de fabricant de consoles vidéo.
Le géant américain n'a pas le choix, talonné par de nouveaux concurrents. A commencer par des éditeurs de jeux bon marché voire gratuits proposés sur smartphones et tablettes mais aussi les opérateurs télécoms qui commencent à proposer des offres de «cloud gaming» (jeux vidéos à la demande stockés sur serveurs distants) via leurs box. Plus que Nintendo et Sony, «ses rivaux sont désormais Apple et Google, qui dominent le marché des appareils mobiles», précisait à l'AFP Mike Hickey, un analyste de l'agence National Alliance Securities. «Opérateurs télécoms, câblo-opérateurs, constructeurs comme Samsung et Sony... Tous veulent être présent dans l'entertainment, et dans le salon», ajoute Leslie Griffe de Malval.

Prochaine étape, le 10 juin: lors du salon E3, grand-messe des jeux vidéos qui se tient à Los Angeles, Sony dévoilera sa Playstation 4, là encore un appareil hybride entre console de jeu et «box» multimédia.

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